Heures moulins à vent
Jours qui sautent à la corde
Et les mois les années
Qui ouvrent leur compas
Dans cet espace où voyagent
De beaux souvenirs aux yeux bleus
Avant que Mort ne les morde
Tag Archives: voyage
PARTIR
Partir toujours partir
Partir à l’aventure
Des buveurs d’horizon
Sur le papier bavard
Sur le papier buvard
Qui atténue nos déchirures
Partir la vie voyage
La vie nouvelle
Des enfants nouveaux nés
Que l’on entoure de tendresses
Partir en sédentaire
Au pays intérieur
Où l’on écrit la nuit
Des livres hors commerce
IL EST VRAI ET IL N’EST PAS VRAI QU’UN POÈME SOIT DIFFICILE À LIRE
IL EST VRAI ET IL N’EST PAS VRAI
QU’UN POÈME SOIT DIFFICILE À LIRE
Écrire c’est long et difficile, cela place devant l’énigme et si la poésie est donneuse de grandes joies, elle peut aussi mettre en danger.
Marie-Claire Bancquart
Il est vrai et il n’est pas vrai qu’un poème soit difficile à lire
Il est vrai qu’on ne peut le lire en pensant à autre chose
Bien qu’en le lisant il peut vous faire penser à autre chose
que l’on a connu que l’on avait gommé de soi
et qui nous procure le retrouvant le regoûtant
une émotion des plus singulière
Il est vrai que si on ne prend pas le temps
d’épouser son rythme en pensée
puis à haute voix
bref de s’y arrêter
on passe à côté
Mais je romps maintenant ces gloses
Et j’ouvre la voie à cet objet
qu’il vaut mieux en fin de compte
éviter de nommer
J’AI FAIT BIEN DES VOYAGES
et toujours pour de bon
pour me remettre en cause
sur cette terre énergumène 1
J’ai fait bien des voyages
Un carnet à la main
Où j’ai laissé des traces
Que rentré au logis
J’ai revisitées
pour en faire livraisons
à des éditeurs
Ainsi sont nées
La fenêtre primitive
Ouverte sur les séjours
Que je fis chez les Amérindiens
du Venezuela
Ainsi aussi
Sur l’oppidum sans nom
le site archéologique
où vécurent nos Gaulois de Provence
à Saint Blaise
Ainsi encore
Cuba si Cuba no
Où je troquais
mes illusions révolutionnaires perdues
pour la rencontre de l’amour
de ma vie
J’ai fait bien des voyages
que j’oublie maintenant
En ce moment précis
Ce sont d’autres voyages
Qui entrent en Je(u)
Des pages de voyage 2
Où la boussole vacille
Entre départ et arrivée
de Santa María de los Buenos Aires
à Paris sur Seine la mouillée
Des extraits d’inédits
Qui remontent le fleuve
…le livre le chant le radeau
La course folle vers l’estuaire 3
Et puis surtout
ce Voyage en Monodie 4
de mon amie en poésie
dont je relis
non sans ce présent des nostalgies
dont j’ai le secret
la dédicace :
« Pour toi Jean Jacques
à travers les territoires
de mémoire et de rêve »
1 Marie-Claire Bancquart 2 Sylvia Baron Supervielle 3 Jeanine Baude 4 Jacqueline Saint-Jean
Martigues 26 mars 2024
CE QU’ENGENDRE LA POÉSIE
Ce qu’engendre la poésie C’est toujours un poème Qui va se faisant Comme un sac de voyage Que l’on fait à la hâte Pour une destination inconnue On le fait léger Comme la touche de l’archet Répétant Einstein on the beach D’autres disent que ce qu’engendre la poésie C’est l’étrange défaite de l’intelligence Noyée dans des sensations Qui nous obligent à réécrire la fable du Temps
SONNET DU FEU FOLLET
Tu te sers des poèmes comme d’un élixir
Leurs images leurs ellipses et bien sûr leurs
Enjambements. Tu sais bien que tout ce bazar
S’est initié dans une école de première
Celle qu’on appelle encore la primaire
Celle où tu disais tremblant et de mémoire
C’est un trou de verdure où chante une rivière
Et le cancre sauvé de honte par l’oiseau lyre
Tu te souviens du pré vénéneux de colchiques
Les vaches y paissant lentement s’empoisonnent
Tu en as bien d’autres encore que tu récites
Dans ta tête la nuit comme des chapelets
Ce sont tes amers tes balises tes voyages
En ces pays où tu disparais feu follet
10/08/2021