SANS BUT À ATTEINDRE

SANS BUT À ATTEINDRE comment l’effectivité d’une écriture peut-elle être une activité exemplaire qui chemin faisant valorise ce dynamisme par lequel toute chose est engendrée et se transforme ? l’ennui avec ce genre de question c’est que tantôt nous répondons à côté tantôt nous restons muets comme ces pratiquants du Dào qui par touches successives dessinent les attitudes concrètes de personnages divers dans leurs tâches quotidiennes, bouchers, charrons, peintres, voire poètes, mais en aucune manière donnent des préceptes n’édictent des paroles d’évangiles…

sans but à atteindre dorio 2 avril 2024

CETTE ACTIVITÉ NE M’A JAMAIS DÉÇU





« Ne  te soucie pas de ta trace Tu es le seul à ne pouvoir l’effacer »





L’encre petit filet de sang noir

Une trace dont je ne me soucie

Cette activité ne m’a jamais déçu





La voilà à nouveau qui prend forme

Maladroite sur le papier

Et qui risque d’échouer





Un esquif une barque

Remontant le courant couci-couça*





Éprouvé durement par la vie

Je poursuis vaille que vaille
La réalisation de mes rêves éveillés





Ces nuits dont la main est un cerf-volant**

Textes et poèmes écrits





En temps d’insouciance

-société qui se donne en spectacle

et qui applaudit les bouffons

et les capitaines d’industrie-





Ou en temps de catastrophe

-quand les gribouilles disparaissent

et que les gens du sens commun

se raccrochent à ceux qui cherchent

et pratiquent les soins

seuls capables de réparer-





Cette activité

Dont aucune trace ne restera

Ne m’a jamais déçu





*Francis Ponge La barque

**André Breton Poisson soluble

UN LONG REGARD SUR LE CALME DES DIEUX


manuscrit premier jet
sur fond de toile aux encres et acryliques
titre :
il n’y a pas de mots dans mes figures
Dorio





 
UN LONG REGARD SUR LE CALME DES DIEUX
 
Activité :
dans l’esprit de ces lettres qui vont composer peu à peu le corps de mon texte,
j’agis, je déplie l’éventail de mes capacités, en conscience.
Conscience, claire et confuse, ou plutôt, la confusion m’est naturelle,
mais je cherche par essais successifs, à y voir plus clair.
Mes maux proviennent des souffrances réelles d’une vie fléchée
par les dieux malins et cruels, et par les mots pour le dire qui, à la diable, s’entrechoquent, à tort et à travers.

Je cède alors, comme dit le Poëte, l’initiative aux mots.
Mais céder n’est pas concéder :
Aussi bien, en tant qu’il a des idées claires et distinctes,
qu’en tant qu’il a des idées confuses,
l’Esprit s’efforce de persévérer dans son être pour une durée indéfinie
et il est conscient de son effort.
C.Q.F.D.

 Ma boucle pour l’heure semble se refermer, mais c’est pour mieux,
tant que je vivrai, toujours toujours recommencer :

Espérance après une pensée qu’un long regard sur le calme des dieux.

*
 
merci à Spinoza et à Paul Valéry
moi humble troubadour
sur eux je renchéris
selon Brassens