COMME MILLE ÉTOURNEAUX DANS UN ARBRE





L’histoire de l’art est pleine de jalousies

De coups bas de crapuleries

Les beaux artistes adulés ou haïs

Se font maints crocs en jambes

Souillent exècrent se traitent

(je cite) de pleutres simulateurs

arrivistes faux témoins mouchards





C’est réjouissant c’est Rabelaisien

Surtout que à l’opposé

Ce même auteur ordurier

Est capable d’imaginer

Cent mille oiseaux dans un arbre

aux mains immergées…





Shakespeare que j’imagine

Comme un hétéronyme de plus

de l’homme Pessoa (Personne)

a tout dit :

Le monde entier est un théâtre

Et tous hommes et femmes

N’y sont que des acteurs

Ils ont leurs sorties

Et leurs entrées

Et chacun dans sa vie
A plusieurs rôles à jouer





https://www.youtube.com/watch?v=MBzfmvwHs84



UN PEU D’ART

écrit tel quel
premier jet
28/03/2020
01h55




2

Un peu d’art chanter comme un cheval

Un peu d’art mon royaume pour un Chagall

Un peu d’art la fleur à la boutonnière

Un peu d’art taper sur son enclume





Un peu d’art au clair de la lune

Un peu d’art mon ami Queneau

Un peu d’art ma cousine Bette

Un peu d’art avec des chapeaux ronds





Un peu d’art du beurre dans les épinards

Un peu d’art pour percussions et épinette

Un peu d’art pour les temps difficiles

Un peu d’art dis-je en vers lyriques





Un peu d’art pour sortir du pétrin

Un peu d’art pour le galet de Ponge

Un peu d’art qui roule sur ce texte

Un peu d’art le livre se referme





c'est Dorio qui l'a fait
Mais Queneau l'a aidé


7 POÈMES DE MAINTENANT LE CORPS AU NAGUÈRE
 
Que ton vers soit la bonne aventure
Éparse au vent crispé du matin
Qui va fleurant la menthe et le thym...
Et tout le reste est littérature.

Paul Verlaine
JADIS ET NAGUÈRE
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

LETTRE ART BRUT D’UN MORALISTE JOYEUX

premier jet
brut
comme on dit
d’un vin de Champagne

Jean Dubuffet                                                                                         Jean Jacques Dorio

à Florence Gould                                                                                 à l’Asphyxiante Culture





LETTRE ARBRUT

D’UN MORALISTE JOYEUX





Je vous assure que la copie à la main est la chose la plus agréable qui soit pourvu que l’on n’oublie pas de s’appliquer comme un gamin

Je vous assure qu’il n’y a rien de plus original que de dérouler ainsi les lettres les mots les accents et les signes diacritiques

Je vous assure que l’on peut simultanément affirmer tout son contraire et une troisième manière que je nommerais faute de mieux la troisième dimension

Je vous assure qu’il n’y a rien de plus asphyxiant qu’un musée rien de plus stimulant rien de plus inquiétant

Je vous assure que j’ai oublié chemin faisant ce que je voulais vous rapporter d’Égypte (Maat déesse de la balance me dit le livre que j’ai ouvert pour me venir en aide)

Je vous assure que les épidémies ça me connaît la peste puisqu’il faut l’appeler par son nom avec ses gens aux longs becs de noir vêtus soufflant leur poudre de perlimpinpin pour conjurer le mal attribué naguère à la punition divine

Je vous assure qu’ « il m’est doux en cette mer de faire naufrage »* avec la sensation d’échapper à l’asphyxiante in/culture qui perd les gens du commun et les individus riches capitaines d’industries Titanic

*e il naufragar m’è dolce in questa mare (Leopardi)

Je vous assure que je suis fort de ma vulnérabilité fragilité perte d’un être qui m’était le plus cher au monde

Je vous assure que l’absence de démesure et la conscience des certitudes basées sur l’ignorance me permettent de poursuivre cette écriture chancelante mais résolue

Je vous assure que c’est la mouvance et non la fixité qui doit devenir l’élément de mire de la pensée son objet constant

Je vous embrasse joyeusement

Jean Dubuffet

alias JJD





source plagiée

Lettre de Jean Dubuffet

à la mécène Florence Gould

dans les années 60 (siècle XX)

fac-similé de la lettre de Jean Dubuffet
JE VOUS ASSURE QUE LES MUSÉES
SONT LA CHOSE LA PLUS DÉTESTABLE QUI SOIT

L’ART DE L’ENFANCE





L’art n’est qu’un jeu,

mais il faut jouer

avec tout le sérieux

dont est capable

un enfant.

Borges





Enfance fut fabuleuse

Sans le savoir 





Enfance fut une reine

Des illusions





Enfance fut un cantique

Sans religion





Enfance fut cet art

Sans fin





D’un jeu avec l’éternité

texte et hypnographies d’origine
2018
réactivé
12/02/2020


POUR NE PAS DÉRANGER

 
Les vers sont un art puéril
La Motte (1672-1731)
 
Pour ne pas déranger
On murmure à voix basse
Dans la douceur d’Angers
Mais sans Regrets qui lassent
Comme l’écrivait Du Bellay
                     
Pour ne pas s’en mêler
On détourne la tête
Des riches qui paradent
Et se font l’accolade
Avant de s’étriper
                               
Pour faire ces faux vers
On recopie La Motte-Houdar
Les vers sont un art puéril
 
Il est temps de filer
Et dare dare !