ATARDECER

Ne manquez pas votre unique soirée de printemps

Ne perdez pas votre chance unique dans toute l’éternité

Vladimir Jankélévitch


Sur la terrasse au petit air du soir

J’écris  sur une feuille qui traînait
Posée sur la table d’eucalyptus
Avec deux petites fourmis amusées

Les hautes herbes remuent
Avec les feuilles de vigne
Le lilas violet renouvelé
Et les roses sévillanes

En haut c’est le ballet des gabians
Et le premier martinet
Que je n’aurais pas aperçu
Si je ne m’étais pas mis en position
Du regard du sourd aux sens multipliés

C’est le soir qui s’attarde
el atardecer
Je ne sais dire mieux

LE BONHEUR DES PETITS POISSONS

LUNDI PREMIER AVRIL 3H25 quels sont les enjeux du texte ? une réflexion sur la connaissance cachant des enjeux politiques ? il ne manque plus que ça disait ma mère pour signifier que la coupe était pleine mais elle exagérait ma pauvre mère elle qui n’avait à vrai dire aucun sens politique ainsi n’aurait-elle rien compris à ce dialogue de deux chinois le premier surplombant la rivière Hao s’exclame : comme les poissons ici doivent être heureux ! le second ergote et dénie cette complicité avec les poissons manifestée par son compagnon d’un jour qui emporte ainsi la partie : quand vous m’avez demandé d’où tenez-vous que les poissons sont heureux ? la forme même de votre question impliquait que vous saviez que je le sais mais maintenant si vous vous voulez savoir d’où je le sais eh bien je le sais du haut du pont PREMIER AVRIL 3H45 je boucle ainsi ce savoureux dialogue lu dans le Tchouang Tseu récemment rebaptisé Zhuãngzî

nb on peut lire sous le même titre une chronique de Simon Leys publiée dans le Magazine littéraire dans les années 2005-2006

le bonheur des hypnographies 3 petits poissons du 1° avril 2024

QUEL BONHEUR QUE D’ÉCRIRE

Quel bonheur que d’écrire ainsi des kilomètres des milliers de pas d’une écriture qui ne cède jamais à la facilité même si pour le profane elle apparaît gratuite légère semblant savoir d’où elle vient où elle va alors qu’en réalité elle ne cède en rien à la facticité elle se trouve sans cesse devant ces chemins qui bifurquent des messages qui se contredisent des énigmes qu’il faut garder en suspens merci de bien vouloir patienter pour la suite…

quel bonheur que de faire mes hypnographies sur la photographie d’une peinture de Matta peinte en 1939 et mise aux enchères à Sotheby’s à New York les 14,15 et 16 mai 2018.

Jean Jacques Dorio Martigues 30 mars 2024

IL N’EST PIRE DOULEUR


Nessun maggior dolore che ricordasi del tempo felice nella miseria
Dante Alighieri Inferno
Il n’est pire douleur que le souvenir du bonheur au temps de l’infortune

Ceux qui respirent parlent rêvent
Celles qui rêvent parlent respirent
Vivant libres aimant désirant espérant

Celui qui vorace et triste enfermé dans son palais
A l’effrayant pouvoir de déclencher la guerre
D’envoyer ses soldats ses bombes et ses tanks

Ceux et celles qui respiraient parlaient rêvaient
Vivant libres espéraient aimaient désiraient
Nos frères et nos sœurs soudain vivant l’Enfer



LE POÉMIER

Le bonheur est dans le pré
Cours-y vite Cours-y vite

Paul Fort


Quand la raison ne tient plus à la rime
La rime saisissant la balle au bond
Saute par-dessus la haie du Bonheur
Qui paissait dans le pré

Quand le bonheur pour ne pas passer
Monte sur l’arbre à poèmes
Et fait pousser les feuilles
De son beau poémier





feuilles de poémier
dorio 26/10/2021

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