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« Le rêve est une seconde vie. Je n’ai pu percer sans frémir les portes d’ivoire ou de corne qui nous séparent du monde invisible ». C’est la profession de foi de Gérard de Nerval qui introduit ainsi sa dernière œuvre écrite, Aurélia, commencée à la clinique du docteur Blanche (fin 1853), terminée en Allemagne au printemps 1854. « Je vais chez Rêve chercher la petite âme… », proclame le chaman Setuuma Püshaina, du clan du pécari, confiant ses manières d’opérer, à l’ethnologue Michel Perrin : « Aux chamans et chamanes les rêves disent tout ! » Retour à Gérard, qui livré à sa seconde vie « a l’impression de tout comprendre », éprouve une force et une activité doublées, une imagination lui apportant « des délices infinies ». Il ne savait pas que mettant la main à son œuvre ultime, il allait ridiculement « se pendre au réverbère. »
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