MADAME X.

Que de mots !
Issus de maux
Et merveilles
Et de visages
Venus d’un temps
Où l’on chantait
Pour un oui
Pour un non
Des paroles
Qui s’envolent

Que de mots !
De syllabes
Sur le sable
C’est l’été
Sur la dune
Sous la lune
Quatre accords
De guitare
De Brassens
De Béart

Que de maux !
Mis en mots
Dans l’incendie
Du temps
Que nous traversons
Grand brûlé
Ou Phénix
Avec Mallarmé
Et son ptix
Ou la mystérieuse
Madame X.




Elle était brune Un turban noir prenant sa tête
Comme deux mains gantées y fixait une aigrette
Tremblante avec un petit nœud papillon d'or
Et tout cela faisait très bien dans le décor

Manège qui tourna huit jours puis s'arrêta
Brusquement le huitième ne laissant sur la piste
Que treize chaises et les mégots de Madame X.
Évanouie comme le Nil dans son delta

Roger Vitrac Énigme qu'on ne sait sur quel pied danser

ON VA BIEN VOIR : un vingte deux septembre 9/16

on va bien voir
entre chien et loup
l’heure crépusculaire
du dernier feu de l’été

on va mesurer
l’équinoxe d’automne
de la déesse Nuit
égalant le jour réduit

ce vingte deux septembre
de la chanson de Brassens
et des amours mortes
du père Prévert

on va voir revenir
les violons de Verlaine
la langueur le concert
à la bougie
de toutes nos mélancolies

Jean Jacques Dorio 22 septembre 2023  02 :22

SI ÇA VOUS CHANTE une nuit au cabaret Untel

9 SI ÇA VOUS CHANTE Au cabaret « Untel » – un clin d’œil au côté antiintellectuel de la boutique (une cave plutôt) -, ça fredonne, ça trinque et ça fumaille, mais aussi ça sait se taire pendant la chanson de trois minutes qui étreint les cœurs ou fait rire les gorges, qui mouille les yeux et fait oublier le temps perdu à déplorer les misères de la vie, Et vie ô ma misère.  Chansons de poètes dit l’affiche peinte en rouge et noir par Brougeilles de l’Adour, un nom hérité de la Révolution Française. Voilà Un enfant a dit (« c’est leur innocence qui est parfois accordée au poète » a écrit Queno, l’auteur de la chansonnette), et voici, a continuacion, Sourde est la nuit et Tuileries (« Morte est la Seine Morte est Paris). « Et maintenant chers Untéliens, chères Untéliennes, dit l’A nimateur de la soirée, un peu de de gouaille, de gaîté et d’alacrité, avec les chansons de notre ami Jacques, interprétées par les Quatre Chevelus.  En sortant de l’école, Chanson dans le sang, Chasse à l’enfant, Le cancre, Page d’écriture, L’orgue de Barbarie, La complainte de Vincent, Et la fête continue. Pour faire passer les romances, Paulette et Saturnin boivent des verres. L’une avec ses copines, Françoise, Véronique, Arlette, Simone et Michelle, la petite bande des jeunes filles à chemises à fleurs et à jupes plissées qui descendaient aux chevilles (avant la mini). Elles ont perdu Aline une nuit que la mer en furie a effacé sur le sable son doux visage qui leur souriait. Ce que c’est tout de même que de nous, dit Paulette, un brin percutée par les paroles d’un nouveau chanteur aux allures de gorille. Saturnin durant ce temps a été accaparé par un copain d’enfance, un nommé Tesson (il est interdit d’ajouter, même en pensée, « comme une bouteille cassée). Et voilà, autour de minuit, les poèmes chantés, sortis des pages de livres, absents des librairies, « retombent dans leur effritement de leurs caractères d’imprimerie », encore une phrase du poète de Si tu t’imagines. Ça a été la chanson conclusive. Finies les cours de récrés d’enfants délurés et le teint rose des jeunes filles en fleurs. Xa aurait pu durer un peu plus, un peu plus longtemps, longtemps, longtemps, longtemps, avant que les poètes aient disparu.

Roman en cours d’écriture (chapitre 9)

CHANSONS





Une chanson de pauvre mais que ce pauvre chante

Proche des larmes au creux des nuits

Une chanson de riche qui en a pour ses sous

Saoul saoul comme l’Arsouille qui se disait Milord





Une chanson de mort étendu sur son lit

Ou perché sur un arbre

Dans un hamac piaroa

Au son des maracas





Une chanson de vie qui joue avec le feu

Répand ses petites fleurs

Sorties de sa clarinette

Ou d’un sax soprano





Une chanson sans paroles

Que l’on ne sait comment finir

Et que l’on abandonne de guerre lasse

Aux fantômes des souvenirs


	

DANSEZ LES PETITES FILLES

agenda du 8 au 14/03/2021




Lundi 08/03/2021

7h21    -Adieu, comment tu vas ? C’est ainsi que l’on se saluait dans mon village natal où les paysans parlaient toujours entre eux en occitan. Et pour se séparer leur adíu (prononcer a-di-ou) était proche de l’adios espagnol.     7h27

Mardi 09/03/2021

2h19    Je fais la course aux improvisations avec la joyeuse bande internationale des acteurs et actrices de Peter Brook aux quatre coins du monde, en Afrique chez les Yorubas, à Téhéran, au Mexique avec le Teatro Campesino, à Brooklyn et enfin aux Bouffes du Nord, sur cet espace vide « entre le sacré et le brut. »

Mercredi 10/03/2021

6h02     « Un homme raconte son histoire et ce sera celle de tous ou de personne. » (Henri Thomas) Le livre que j’ouvre illustre cette citation. L’auteur évoque une reproduction brodée par sa mère de la fameuse « tapisserie de Bayeux » qui me fait ricocher sur le souvenir de sa visite avec le poète Jean Louis Rambour qui m’avait accueilli à Bayeux. Puis, sur la même page, l’auteur revoit une photo prise par son père à Praz sur Arly, où l’on voit en arrière-plan le Mont Blanc. Praz où nous séjournâmes dans un gîte, trente ans après avec Jo et Noémie (2 ans). Merci à l’écrivain Daniel Oster qui publia « Rangements » en 2001

Jeudi 11/03/2021

7h01    Ça m’interpelle mais ça ne me sécurise pas. C’est incontournable mais ce n’est pas gratifiant. C’est obsolète mais je l’assume. Si ça te pose problème tu peux en faire tout un poème.    7h08

Vendredi 12/03/2021

2h55       À la sortie je vais chercher Mathis, 5 ans, à son école maternelle. Dix minutes après nous voilà loin de la ville sur les sentiers de la forêt de Castillon, lui sur son petit vélo avec son casque bleu, moi le suivant et palabrant de choses et d’autres. Nous sommes seuls, le petit roi pédalant et son grand-père un bref instant le Merlin des forêts.      3h04

Samedi 13/03/2021

8h06   Après une semaine de floraison intense, les fleurs de l’amandier se détachent une à une au vent léger, elles tombent tombent, tombent, tombent, petites âmes des contes de fées qui auraient ravi ma Dulcinée.

Dimanche 14/03/2021

1h25     Chansons reprises cette semaine avec l’aide des accords sur le piano : Le Sud (Ferrer) L’écharpe (Fanon) Vingt ans (Ferré) Ma môme (Ferrat) La marine (Fort Paul-Brassens). Chanson la plus écoutée sur ce blog : Dansez les petites filles (Hugo-Dorio). La semaine est finie n.i n.i, mais ce n’est que dans les chansons qu’elle recommen-en-en-ce.       1h30

Dansez les petites filles (Hugo-Dorio)