Ce que je me dis… je l’écris Ou plutôt ce n’est qu’en écrivant Que je me dis certaines choses Seul j’évite de me parler Et de me regarder dans une glace (sauf nécessité) Ce que je me dis souvent C’est dans une chanson que j’écoute et anticipe la connaissant par cœur (Oncle Archibald de Brassens dernière en date) Ce que je me dis alors (mais c’est mentalement) -Tiens tu devrais reprendre ta guitare et la chanter pour de vrai Manière, coquin de sort, de faire de Sa Majesté la Mort la rencon-ontre (bis) biographème : j’appartiens à la confrérie qui apprit la guitare en usant ses phalanges sur les chouettes accords du père Jojo
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JE DIRAI QU’UN POÈME EST LE BON TEMPS DE LA VIE
Je dirai qu’un poème me donne des raisons de passer du bon temps
Je dirai que ces raisons n’ont rien à voir
avec l’idéologie patheuse
(du mot pathos)
Je dirai qu’un poème me donne l’occasion de régler mes mots
compte tenu des choses
sans rien céder à la suie des paroles
aux expressions toutes faites des informes mollusques :
les gens qui parlent à tort et à travers
Je dirai qu’un poème se construit dans le corps
Dans l’être obscur qu’il s’agit par essais successifs
De mettre à jour
Je dirai qu’un poème n’est jamais acquis
Je dirai qu’un poème écrit, donné à voir,
Pour chaque lecteur, est différent
L’un s’y reconnaît en partie
Et ça l’apaise
L’autre le repousse, mais le lit
Et ça le tracasse
Je dirai qu’un poème est fait pour être réécrit
Italiques Francis Ponge
JE DIRAI QUE JE N’AI RIEN DIT
Je dirai que je suis tombé
Je dirai que j’ai perdu le nord
Je dirai que chercher d’autres excuses
serait à la longue fastidieux
Je dirai si ça vous intéresse (et à l’inverse)
que je me suis relevé
Je dirai que j’ai retrouvé la voie
Je dirai que la nuit la lampe est mon soleil
Je dirai Terre en vue
Je dirai l’esprit des bêtes et des arbres
Je dirai le corps qui dicte à l’esprit
Je dirai le vide qui broie les mots inadéquats
Je dirai merci à celles qui m’ont écrit
Que ce que j’écrivais leur parlait
Je dirai quand je mourrai
Ma gratitude aux poètes qui m’ont accompagné
Je dirai que je n’ai rien dit
DIRE DE LA POÉSIE

SANS TITRE
Dire de la poésie…un petit feu pour maintenir
son souffle…c’est un sonnet dit
en pleine nature…au-dessus d’un lac
des Pyrénées ou des Andes…
c’est autour de minuit
Dire de la poésie…son corps immense…
faisant bouger ce qui a déjà été écrit…
hier…il y a cent ans…ou mille
Dire ce qui n’a jamais été dit…même
par celui ou celle qui…chemin faisant…
ont écrit ce sonnet raccourci…
qui saute la dernière ligne…
sans personne pour l’écouter…
sans titre
(une repasse sur le clavier avec quelques retouches)
DIRE thé des écrivains, conférence et bavarderies.

Dire. Dire que celui qui écrit ne sait pas ce qu'il va dire. Dire qu'il prend soin de l'écrire. Dire que ce beau papier chiffon et coloré fut acheté, avec celle, qui aurait tant aimé lire cette page, dans une boutique qui s'appelait le thé des écrivains. Dire que je n'ai jamais pris le thé avec un écrivain, une écrivaine, ni d'ailleurs, un enfant de la balle, qui lit sous chapiteau de petits textes, à livre ouvert. Dire, que pas plus tard qu'hier, je relisais, dans mon jardin d'été, ce merveilleux poème d'un auteur de l'Inde du XII° siècle, que nous vîmes un soir au Cloître des Carmes, en Avignon, adapté par Jean-Claude Carrière et mis en scène par son ami Peter Brook. Dire qu'il s'agit de La conférence des oiseaux, et d'une Huppe qui les entraîne à la catastrophe. Dire que souvent je mettais mes élèves collégiens en présence du Conte du merle blanc, pour le lire et le réinventer. Dire qu'en si peu de temps, j'ai épuisé ma page de mes bavarderies. 12/07/2020