LE CADEAU SANS FIN


J’entre pour la vingt quatre millième fois (évaluation chiffrée non garantie) dans un livre
Il est nouveau je viens de le choisir dans l’unique librairie de ma ville de 50 mille habitants
Le livre me renvoie d’entrée (l’auteur titre élégamment Ardoise d’entrée) à un fragment de Borges tiré d’Éloge de l’ombre
Un peintre écrit-il lui avait promis un tableau il vient d’apprendre que le peintre est mort et le tableau par conséquent perdu
À sa place préétablie Borges se dit qu’après tout ce tableau non lié à ses couleurs et formes existe en quelque façon non comme vanité matérielle mais comme promesse immortelle
The unending Gift

10 avril 2025 18h12

UN VOYAGE EN HIVER

Maintenant pour alimenter mon conte qui n’en finit pas de commencer je reprends comme on fait reprendre un feu réticent quelques débuts d’aventures écrites en italien par un écrivain majeur du siècle XX.

Soit comme ils viennent dans cette édition à couverture verte achetée à la Tour de Babel la librairie italienne rue du roi de Sicile ( métro Saint Paul) : l’avventura di un soldato, l’avventurra di un bandito, …una bagnante, un impie gâté, libre traduction de mon ordinateur fâché avec l’italien, c’est impiegato qu’il faut lire, puis toujours dans la langue de Calvino, un fotagrafo, un viaggiatore, un lettore, un miope, una moglie, due esposi, un poeta, un sciatore, un automilista.
Ce qui donne en français dans le texte et par ordre alphabétique, les aventures d’un automobiliste, une baigneuse, un bandit, deux époux, un employé, une épouse, un lecteur, un myope, un photographe, un poète (vos papiers), un skieur, un soldat, un voyageur.

Si par une après-midi d’hiver mon voyage de janvier s’est terminé hier par un vol éclair d’une heure quarante entre Londres Heathrow et Marseille Marignane. Nous avons vu toutes les Alpes sous la neige, le mont Ventoux, la Sainte Victoire, et viré de bord sur l’antique Phocée.
Le chapitre était fini A. lut rapidement les premières lignes du suivant qu’il jugea étonnamment alléchantes…(l’aventure d’un lecteur)

Paris 16 janvier Martigues 24 janvier 2024

A. non era pero un lettore affrettato, famelico. Era arrivato all’eta in cui le seconde o le terze o le quarte letture danno piu piacere che le prime. Eppure aveva ancora molti continente da scoprire.

(on demande un traducteur ou une traductrice)

MONTAIGNE un dictionnaire à part moi

C’est une absolue perfection, et comme divine, de savoir jouir loyalement de son être. Nous cherchons d’autres conditions, pour n’entendre l’usage des nôtres, et sortons hors de nous, pour ne savoir quel y fait. Si, avons-nous beau monter sur des échasses, car sur des échasses encore faut-il marcher sur nos jambes. Et au plus élevé trône du monde, si ne sommes assis que sur notre cul.

Michel de Montaigne.

Tout change sans cesse, rien n’est stable.

C’est un plaisir toujours renouvelé que de savoir jouir de nos lectures.

Celle du fils de Pierre Eyquem, qui s’inventa, en quelque sorte, le nom de Michel de Montaigne, devient peu à peu, les ans passant, une de mes préférées. Beaucoup de passages me sont obscurs faits de pièces décousues comme il disait, non sans malice, mais j’y reviens, je les relis et les relie à celles pour qui j’ai plus de facilité à suivre, celles où il prend son allure poétique, à sauts et à gambades.

Je le parcours à sa manière, naturelle et ordinaire, sans contention, mais je ne le lis jamais sans éprouver le besoin de passer à mon tour, à une écriture qui tient registre de mes instants, d’une vie bien à moi, qui en est la matière. Une écriture, qui ne va jamais de soi, faite d’ajouts, de reprises et de pertes. Mais qui me tient et m’engage, à registre de durée, sans fin…et sans reproches.

Et quand personne ne me lira, écrivait, ou dictait depuis sa tour entourée de livres, qu’il nommait sa librairie, Montaigne. Une formule évidemment qui hameçonne son lecteur, mais que je reprends ici, volontiers, en ces temps où le « numérique » me permet de dévoiler pour autrui mes fantaisies, sous forme de poèmes, « essais » avec un « e » minuscule, et ce dictionnaire à part moi…dont je sais gré à quelques lecteurs et lectrices bienveillantes de les accompagner de leurs prolongements passagers.

Adieu donc, à Martigues ce 24 mars 2021

UN DICTIONNAIRE À PART MOI

Jean Jacques Dorio

Les Editions du Net

222  « entrées » 189 pages 16 €

pour faire vivre le livre

commandez-le chez votre libraire

ou chez l’éditeur, à la Fnac, Placedeslibraires, etc

Merci mille et une fois

JJD

FOLLE SAGESSE D’UN CURIEUX CONFINÉ DANS SA LIBRAIRIE*





*(au sens de Montaigne

c’est-à-dire sa bibliothèque)





furtivement je circule

dans mes objets accumulés

sous forme de livres – parcelles,

lopins, modèles réduits

de la prose du monde

et de l’enchantement, qui réfléchit,

dans des modes de rêveries inouïes,

sa poésie.





c’est la curiosité qui me guide,

son espace anachronique,

ses « côtés de Guermantes »,

avec « ses sept ou huit figures différentes »

et « cette tour de Babel

 en deux cents volumes »

qui ont la capacité

« de rendre fou un sage.





Et ajoute Gérard de Nerval,

confiné dans la clinique

du docteur Blanche,

« de rendre sage un fou ! »





jean jacques dorio

01/12/2020


	

ET QUAND PERSONNE NE ME LIRA





ET QUAND PERSONNE NE ME LIRA

Tout change sans cesse, rien n’est stable.

C’est un plaisir toujours renouvelé que de savoir jouir de nos lectures.

Celle du fils de Pierre Eyquem, qui s’inventa le nom de Michel de Montaigne,

devient peu à peu, les ans passant, une de mes préférées.

Beaucoup de passages me sont obscurs faits de « pièces décousues »

comme il disait, non sans malice, mais j’y reviens, je les relis et les relies

à celles pour qui j’ai plus de facilité à suivre son «allure poétique »,

à sauts et à gambades, comme disait ce cavalier émérite.

Je le parcours à sa manière, naturelle et ordinaire, sans contention,

mais je ne le lis jamais sans éprouver le besoin de passer à mon tour, 

à une écriture qui « tient registre » de mes instants, d’une vie bien à moi,

qui en est « la matière ».

Une écriture, qui ne va jamais de soi, faite d’ajouts, de reprises et de pertes.

Mais qui me tient et « m’engage, à (ce) registre de durée », sans fin…et sans reproches.

« Et quand personne ne me lira », écrivait, ou dictait depuis sa tour « librairie », Montaigne.

Formule évidemment qui hameçonne son lecteur, mais que je reprends ici, volontiers,

en ces temps où le « numérique » me permet de dévoiler pour autrui mes fantaisies,

sous forme de poèmes, « essais » avec un « e » minuscule, « dictionnaire à part moi »… 

dont je ne cherche aucune faveur dans le monde littéraire, mais dont je sais gré

à quelques lecteurs et lectrices bienveillantes de les accompagner

de leurs prolongements passagers.





Adieu donc, à Martigues ce 1°novembre 2020

UN DICTIONNAIRE À PART MOI  (travail en cours)

et quand personne ne me lira
lecture à voix basse