

Jean Jacques Dorio Un poème inédit par jour
Tout bouge et fuit Tout se meut puis meurt Tout fait mouvement Même sans que tu bouges Lisant les récits D’Homère d’Ovide de Wang Wei De Borges ou de Tabucchi Quand évitant des questions Dont tu ne sais que dire Tu laisses le jour couler Dans un dolce farniente Le temps de te reprendre De te sentir capable De ranimer la flamme D’un poème inconnu
À un moment donné, donc, je n’ai plus pu me contenter d’écrire des poèmes ;
il a fallu que j’essaie de comprendre ces émotions et le rapport qui les liait à la poésie.
Philippe Jaccottet
La promenade sous les arbres
Poésie, née d’émotion et de confusion, pourvu que l’on essaie de la frotter à notre langage en fusion, nous mène au sommet de l’imagination humaine.
Le mot lui-même, seuls ceux qui s’adonnent à son perpétuel mouvement le savent, est intraduisible. Mais il a un passage obligé : la poésie universelle est liée à la poésie individuelle.
Sans cette liaison amoureuse, il n’y a que l’ « apoésie », l’agitation, la crainte de l’autre en soi, l’obscurité, le chaos, la prose du monde, l’abondance des paroles prisonnières des réseaux asociaux.
Ce n’est que quand les deux poésies se réunissent qu’il y a mouvement, transport, métaphore, vision claire, bien qu’éphémère, et toujours dans l’insatisfaction de l’homme agissant et souffrant.
Les trésors d’harmonie que les poètes dans un vers unique, tissent à partir de leur expérience, sont à ce prix. Poésie est dispersée sur toute la planète. C’est pour ça que beaucoup de poètes locaux ne la reconnaissent pas. Il faut réunir sans cesse ses brins épars.
MOUVEMENT
J’ai fait mouvement sous l’aspect de l’éternel…
Plutôt de ‘l’éternité » lit-on dans l’Éthique
J’ai fait mouvement vers mes rêves éphémères
Sous forme d’un poème qui fait irruption
Cassant le cadre d’une page pour donner
ces images brisées de mes identités
Brisées comme celles d’un puzzle d’écriture
Que je m’efforce nuit après nuit de composer