J’écris sur les murs du Grand Mai et sur les pavés des cathédrales J’écris sur la plaque d’égout de Pont à Mousson à Pont Saint Esprit J’écris à dire vrai en attendant ces mots cachés qui soudain m’apparaissent et que je couche sur le papier J’écris ce dialogue intérieur d’un scribe qui pratique la déformation systématique, la moquerie, la gibe J’écris à ce corps éphémère sous l’espèce de persévérance que Spinoza, si j’ai bien lu, appelait l’éternité : De ce qu’un peu auparavant j’ai été il ne s’ensuit pas que maintenant je doive être le même J’écris appuyé sur un grand livre à la couverture moutarde J’écris aspiré par le bord de la nuit à pas de loup dit le haïku J’écris à la renarde qui passe entre les lignes d’un poète animalier J’écris l’été de mes douze ans dans un chalet loué en Gaspésie J’écris petit moineau à qui on donne la becquée J’écris à côté du laboratoire central becquets et paperolles sur de petits papiers J’écris à la Nébuleuse de l’Aigle à sept mille années-lumière J’écris en aveugle sur le banc des accusés de fuite en avant dans le poème
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TROIS JANVIER

Trois janvier petit jour gris
Tout seul dans mon lit
C’est dimanche du gâteau
des rois Mais l’épiphanie
du calendrier
en vérité mercredi
Un gabian dans le ciel crie
Autour du lit flottent
Mes murs blancs comme la neige
03/01/2021