UNE VOIX CHERCHANT SA VOIE

hypnographies Dorio 06/07/2020




UNE VOIX CHERCHANT SA VOIE





Pour que les mots ne cognent dans le vide

Je m’abreuve aux sources créatrices

Diffuses dans les textes difficiles

Ceux qui résistent ceux qui se dérobent





Mots faisant notre humaine condition

Je les reprends les reprise les frotte

Aux différentes formes de ma vie





Une vie qui m’échappe sans emphase

Mais non sans essai de creuser ma voie

Juste une voix de tous et de personne

(dizain V)

une voix cherchant sa voie
tresse des voix
enregistrez le poème
envoyez-le à mon adresse
doriojeanjacques@gmail.com

et je le posterai ici
à la suite



 
la voix d’Estourelle

MONOLOGUE DE PLEINE NUIT

MONOLOGUE DE PLEINE NUIT

Scène un





« Une Voix Sans Personne »





Cette nuit je suis vraiment seul

seul seul seul

Là comme un imbécile au seuil

seuil seuil seuil

de mes champs de nuit

Au vrai je suis quand même content

temps temps temps

de pouvoir le dire et de le proférer

Ferré ferré ferré

Tiens voilà le premier visiteur

qui passe et se plante au lieu de la scène

sous les sunlights cassés liquides

Drôle de type ce Léo

Capable du meilleur comme du pire

pire pire pire





Scène 2

Passe un soupir

un petit soupir discret

avec un chapeau noir

et un habit gris





V.S.P

-D’où viens-tu ?

-C’est selon ?

VSP

-Selon quoi ?

S

-Selon le vent, mon compagnon de fortune et d’infortune…

VSP

-Et ?

S

-Et cette nuit, je viens d’un enterrement…

Un vieux rêve que j’ai porté en terre.

VSP

récitant

« Cette nuit j’ai rêvé que j’allais à mon enterrement »

S

-Oui, c’est une sortie de « poète »,

quand il y avait encore des poètes

qui se réinventaient dans une vita nuova,

dans la faille d’une étoffe de soi trouée,

saltimbanques capables de susciter toutes les merveilles

et les menaces qui dorment dans les mots.

VSP

-Longue traversée du désert, patin coufin,

Trobar leu et trobar clus.





Scène 3

La litanie des Si





Si je dois renaître que ce soit dans du bois bien vert

Si je dois mourir que ce soit assis sur la fourche de mon arbre mort

(celui qui date du « temps des cerises »)

Si je dois disparaître que ce soit dans la source d’un poème

Si je dois m’éveiller que ce soit dans la fiction autobiographique

Qui porte toutes les marques  de l’aventure poétique





Scène 4

JE SAIS BIEN …MAIS QUAND MÊME





Je sais bien que l’espérance d’une « poésie libératrice »

-comme on disait naguère de « l’école »-

Est morte et enterrée

Mais quand même je persiste et la pratique intensément

et en secret





Scène 5

Une Voix Sans Personne

s’immisce dans la voix d’un.e poète

né en 1907





Quand je suis né.e mon père m’a appelé René

et ma mère Renée

-ou c’est peut-être l’inverse

ils n’ont jamais été au clair sur le sujet-

Mon roi mage s’appelait André,

Comme ma reine mère, dont le « e » disparaissait,

quand on le prononçait.

Quand je suis né.e, avant les guerres,

Qui ont fait de l’Azur un carnage rougeoyant,

C’était – excusez-moi pour ce rappel obscène-

La Belle Époque !

Quand je suis né.e le peuple des prolétaires

Croyait dur comme Marx, aux « lendemains qui chantent ».

Quand je suis né.e, le coup de dés d’un poète phénoménal

s’abolissait dans le Cubisme.

Quand je suis né.e « Bergère ô tour Eiffel ! »

Porté.e par la chanson du Malaimé

et de la Maumariée…





(travail en cours)

AU BOUT DU CONTE TU NE RESSEMBLES À PERSONNE

PAGE source et ressource




AU BOUT DU CONTE TU NE RESSEMBLES À PERSONNE





Influences ou imitations délibérées, c’est ainsi, que peu à peu, pourvu que la tâche soit légère mais obstinée, paradoxalement, on en vient à ne plus ressembler à personne.

Sur mon échiquier poétique, je pousse les pièces d’une identité, que seul.e.s les imbéciles croient posséder.

Quand je lis vraiment, je disparais dans l’écriture intime de celui et de celle qui me font l’amitié de m’ouvrir à leurs lettres, sans cesse portées, au-delà de toutes mes attentes.

Les enfants nés dix ans avant moi, ont été déchirés par la guerre, « l’histoire avec sa grande hache », de l’auteur de « la disparition », qui s’est servi de la littérature pour s’inventer un monde et une famille, toujours prête à le quitter. Comme une mère qui vous amène dans un train partant pour le Vercors, -sans sauts à l’élastique -, avant d’être contrainte et forcée d’embarquer dans les wagons plombés de nuit et brouillard.





le rouge et le noir




LIRÉCRIRE

c’est ainsi que je sais le mieux oublier

qui je suis

pour entrer dans un monde

de fantaisies d’inventions

et de « réelles présences »

car moi aussi la vie douce et paisible

m’a une année un mois un jour

déchirée

en lançant ses flèches empoisonnées

contre celle qui était qui fut et demeure

ma moitié





L’ENTRÉE DU PETIT BOIS DE PIN

23/03/2020
midi




Il n’y a personne

À l’entrée du petit bois de pin





Ni le héros de l’Odyssée

Ni Ponge l’antipoète 





Il y a ce promeneur solitaire

Qui prose ces quelques vers





En regardant les aiguilles

Danser au vent léger 





ne passez pas vite
cher.es lecteur.trice.s
ne vous trissez pas
profitez de la grève générale
pour redonner à l’imaginaire
sa réalité

J’ÉCRIS COMME PERSONNE





J’écris comme personne

Debout sur la commode





Personne ne me lit

Mes feuillets une fois écrits

Sont enfouis dans une malle





Je les signe de personnes

Qui une nuit d’extase

Ont pris possession de moi :





Alberto Caeiro le gardeur de troupeaux

Ricardo Reis un de ses disciples

arraché à son faux paganisme

Et Alvaro de Campos un troisième insensé

Qui s’emparant de ma machine à écrire

a écrit L’Ode triomphale

sans interruption ni correction





J’écris comme personne

Pessoa est mon autre nom






dessin de fond
JJD