BEAUCOUP DE MOI





Beaucoup de Moi

Qui jadis habitèrent, tel ou tel lieu,

Avec le temps, qui a passé,

ont « succombé,

car nos jours meurent avant nous. »*





Car les mains amies qui nous accompagnaient

Se sont transformées en osselets.





Un jeu d’enfant,

Comme ce temps qui nous joue

tant de tours,

mais que le temps passé à écrire ce poème,

j’ai oublié.





*Chateaubriand

12 hypnographies sur papier jaune format A4

LA FACE CACHÉE D’UN POÈME





La face cachée d’un poème

Ici sur ce papier blanc blême

Sur ce papier l’art d’échouage

Où l’on essaie un mot puis l’autre

En reliant Tohu-Bohu

Guerre du Feu et de la Terre

à la modeste poterie

aux joies de l’homme d’argile

à la femme qui barbotine





La face cachée d’une pièce

Mise ici sur le papier

Barbotée bredouillée fouillée

Au bout des doigts de Soi de l’Autre





C’est réussi ou c’est raté

Savoir-faire n’est pas donné

Ici sur ce papier où l’encre

Le temps d’un poème…a coulé





la face cachée d’un poème
je n’ai finalement pas changé un seul mot de ce premier jet, il faut dire que contrairement à son apparence (toujours sans une rature, et qui semble venir de soi, comme un cadeau des dieux), ce n’est pas « d’un coup » que la page s’est faite, mais par « essais » successifs, où les mots et les lignes « ruminent », en quelque sorte, comme cette « cosa mentale », ici témoin d’un art modeste… jjd 22/02/2021 10h10

VARIATIONS SANS THÈME





Mon poème s’est perdu

Qui le retrouvera ?

Poème d’un pendu

Jouant à la roulette

Avec Nerval, Villon.





Mon poème s’est pendu

Qui le ramènera

À la vie, à son souffle,

À son mode d’emploi ?





Je ne sais, ne sais pas.

Mais j’essaie, je persiste :

coups de dés, aléas,

ou jeu de l’harmonie,

Ars combinatoria.





Variations sans thème

Si ce n’est le très vieux

De l’inspiration.





(faites la diérèse s’il vous plaît)

AMOURS JAUNES





Dans le jardin le mimosa commence sa période

amours jaunes.

L’olivier flotte au vent de mer.





J’ai écrit ces deux lignes sur un nouveau carnet à spirales dit

« poussière de lune ».

Je vois arriver une tourterelle, venue picorer les graines du nichoir.

Un bref instant je songe alors que j’ai participé à cette scène.





J’ai été le mimosa faisant ses fleurs,

mon olivier d’hiver,

la tourterelle sans sa compagne,

et cette plume éphémère qui a effleuré la page,

avec le soin dû à ce texte,

que je me donne l’illusion d’appeler

un poème.

mimosa planté en l’honneur de Mathis : il va fêter son premier lustre
http://eloge-de-l-arbre.over-blog.com/
poème repris sur ce blog d'exception
qui met en valeur textes, poèmes, peintures et dessins,
 célébrant nos frères les arbres

À ce jour, 1288 poètes, 2643 poèmes
et de nombreux artistes ...


POÈME DU BON DÉSORDRE





Je laisse aller la plume au bon désordre

Comme un livre feuilleté au hasard

Dont on prélève de vives lueurs

Ou d’obscures métaphores





Je laisse aller selon l’imprévisible

mouvement de la main, du pinceau,

cet exercice ouvrant le pas aux rêves

dont nous sommes faits (et parfois refaits)





Je laisse aller… et je retiens

Ici où l’attention à az-zahr est première

Dé à jouer entre les lignes

D’une poésie à l’état pur





29/01/2021

je laisse aller selon l’imprévisible / mouvement de la main du pinceau