QUAND LA LAMPE N’EST PAS ENCORE ÉTEINTE

23 heures 05 Encore 55 minutes pour poster mon texte du lundi 23 octobre Hier le poème de mon ami Brugeilles « Sous les figuiers de barbarie » a eu 4 lecteurs dont un Michel Chalandon qui suit mon blog depuis quasi ses origines (8 avril 2005 ) a ajouté «  Le chant des oiseaux » de Clément Janequin et le suivant « Face au meurtre du Hamas certains silences m’ont terrassée » avec une citation de Delphine Horvilleur et la reproduction de l’un de mes tableaux à l’encre de Chine ont eu 12 vues et une lectrice qui a remercié Pendant ce temps, le même jour, les twitts incendiaires des réseaux sociaux alimentés par la propagande des fanatiques du Hamas et reliés par les trolls de Moscou ou d’ailleurs, ont eu des milliers de vues. Les temps sont durs pour les enfants aux cheveux blancs qui méditent à l’écart à mots choisis sur l’état de délabrement d’un monde où la recherche des faits vérifiables avant tout commentaire est le cadet des soucis des idéologues pousse au crime. Les temps sont difficiles pour les amoureux fervents de la paix la justice et le sourire des enfants innocents qui ne savent pas encore que le mal absolu existe, exercé par des fanatiques sans foi ni loi qui n’ont de cesse de tuer dépecer brûler vif éventrer, hier au nom de Dieu aujourd’hui au nom d‘Allah.

C’est long tout ça bien trop long, mais une fois n’est pas coutume je vais le poster. Après minuit. En l’oubliant vite et en me replongeant dans les livres qui loin de « Quoi de neuf sur la guerre » nous fortifient. En recopiant ces quelques lignes du poète Pierre Reverdy : Quand la lampe n’est pas encore éteinte Quand le feu commence à pâlir Il y a quand même dans la rue des gens qui passent . (cette dernière phrase est le titre du dernier opus de Robert Bober, mon livre de chevet que je suis en train d’achever…mais que je relirai)





Je dis en premier la vie est la lumière des hommes,

la vie.

Israël aurait du tendre l’autre joue

et se joindre au camp des saints martyrs,

la guerre lancée il me faut choisir,

il me faut choisir un camp de guerre,

je choisis le camp d’Israël quel qu’il sera,

contre le Hamas tel qu’il est.

Donc, impur,

j’aurais des morts de Palestine sur la conscience,

et le reste de ma vie pour les pleurer,

mais  je dis en premier la vie est la lumière des hommes,

la vie.

« 

Bien à toi, je n’aurais jamais imaginé écrire une chose pareille, Michel.

SOUS LES FIGUIERS DE BARBARIE

Le ciel à Gaza étouffe

les gazouillis des oiseaux

La terre à Gaza dégorge

le sang des otages

aux mains des terroristes

prophètes en leur pays

Sous les figuiers

de barbarie


Claude Brugeilles
15/10/2023

Dorio encre de Chine 50×40 cm 21/10/2023

Bien cher Jean Jacques je suis embarrassé je ne parviens pas à laisser un commentaire sur ton dernier post le voici :

Chou ti toui tou ti (schow tweet two E to tea)  :

(pouvons-nous faire bien)

(pour essayer d’en dire un peu :
comment parler de ce que réfléchissent
deux miroirs de feu et de cendre face à face)

Coucou : réveillez vous, cœurs endormis, le dieu d’amour vous sonne.
 
https://www.youtube.com/watch?v=ceS9-RUpzXQ

je te souhaite un beau dimanche, Michel.

Zone contenant les pièces jointes

Prévisualiser la vidéo YouTube Le chant des oiseaux – Clément Janequin

Le chant des oiseaux – Clément Janequin

LE BON TEMPS DE LA VIE

Les poètes ont été le bon temps de ma vie

Gaston Bachelard





Le bon temps de la vie

Fréquentation des poètes

poèmes et poésie





Le bon temps de la vie

Le lointain intérieur

Pure joie de l’esprit

Le bon temps de la vie

Ce que dit la bouche

Dans un théâtre d’ombre





Le bon temps de la vie

Qui sautille et séduit

Les chats et les souris





Le bon temps de la vie
Surgi de la croupe et du bond

De l’écume et de la nuit





Le bon temps de la vie

Parler au papier en feu

Parler pour ne pas mourir

italiques Henri Michaux et Stéphane Mallarmé

JOURNAL DE NUIT

JOURNAL DE NUIT

Des fois, ou plutôt Quelquefois, ou encore, par esprit de contradiction, Toujours, on se lance dans une phrase, par pur plaisir de s’y lancer, comme l’on court d’un coup, ou plutôt tout à coup, poussé par on ne sait quelle mouche, piqué pourrions-nous dire, par le taon qui excitait Socrate, ou plus modestement les bœufs qu’un certain père, le mien, joignait jurant quelques mille dious de remille dious, sur les quatre heures d’une journée exceptionnellement caniculaire qui ne pouvait laisser les bêtes en place, malgré dentelles qui étaient censées protéger leur mour, museau, qui à l’instant vous suggère quelques autres vocables en file, tels muse, musette, musaraigne, ces deux derniers mots, vous venez de le découvrir, ayant été synonymes, de mus souris et de la venimeuse araignée, que l’on vous a fait associer dès la plus tendre enfance aux formules magiques opposant celle du soir espoir, à celle du matin chagrin, quant à la nuit, en cet instant précis, quatre heures cinquante-six, vous pourriez ajouter, par exemple, araignée de nuit s’enfuit…et là, la phrase, pour autant qu’il s’agit d’une phrase, se casse, s’éparpille, perd son souffle initial et va se pointillant…. n’est pas asthmatique qui veut se dit-on souriant, ouvrant gaiement les guillemets, un jeu d’enfant avec la machine savante dont nous disposons depuis le début de notre course à la phrase-échalote : « Il y a des asthmatiques qui ne calment leur crise qu’en ouvrant les fenêtres, en respirant le grand vent, un air pur sur des hauteurs, d’autres en se réfugiant au centre de la ville, dans une chambre enfumée », et d’autres, aurait pu ajouter ce prosateur hors pair, en composant des phrases sans fin, qui se tournent et retournent, ligne à ligne, vers à vers, telles ces raies du labour, inlassablement tracées le jour durant, par ce fier paysan, guidant droit ses bœufs, encore eux, et dont la surface labourée de l’aube au crépuscule s’appelait un journal.

https://www.leseditionsdunet.com/livre/un-dictionnaire-part-moi

Légèreté, Rapidité, Exactitude, Visibilité, Multiplicité.

AIDE-MÉMOIRE

 Qui sommes-nous ? Qu’est chacun de nous ? Sinon une combinaison d’expériences, d’informations, de lectures, de rêveries ?              Italo Calvino

Moi, je, toi, tu, il, elle ; on pourrait aussi bien dire nous, si déjà ne se nouent la gorge et le cœur des absents. Pages arrachées de ce livre que nous avons l’outrecuidance de fabriquer jour après jour. D’autres nous-mêmes disent que tout ça les dépasse et qu’ils ont délégué leur page quotidienne à qui-vous-savez, qui a déjà balisé leur destin de A à Z.

Moi, je, une constellation qui parfois s’accointe et parfois se chamaille, des hauts et des bas, des traversées de désert et des eaux de l’Eden bues à même leurs sources.

Toi, tu, il, elle, qui s’ajoutent et nous permettent cette nage bienfaitrice loin de nous dans la bienheureuse multiplication des identités.

Ainsi  les invectives contre l’io io ! il piu lurido di tutti i pronomi ! « le moi, je !…le plus ignoble de tous les pronoms ! » ce petit pou que nous grattons et qui nous empêche de penser, nous dit Gadda.

Ou bien, mais il faudrait aussi retranscrire la langue de l’Homme sans qualités, l’appel à l’humanité seule capable d’envisager toutes les solutions quand toutes solutions individuelles sont insuffisantes et fausses.

Moi, je, toi, tu, il, elle ; on se noie mais on s’accroche, on multiplie les combinaisons possibles, et des chemins qui bifurquent on est déjà revenu de « pas mal ».

Aucun ne débouche, en fin de compte, sur une béatitude personnelle ; mais le chemin lui-même s’apprécie jour à jour, nuit à nuit, dans les formes et les couleurs du désir d’y naviguer au mieux.

Pour l’heure présente et pour le jour qui vient, moi-je ai inscrit comme aide-mémoire, sur chaque doigt de ma main gauche un de ces mots légués, à la fin du siècle précédent, par un amoureux des littératures :

Légèreté, Rapidité, Exactitude, Visibilité, Multiplicité.

signé Italo Calvino