Influences ou imitations délibérées, c’est ainsi, que peu à peu, pourvu que la tâche soit légère mais obstinée, paradoxalement, on en vient à ne plus ressembler à personne.
Sur mon échiquier poétique, je pousse les pièces d’une identité, que seul.e.s les imbéciles croient posséder.
Quand je lis vraiment, je disparais dans l’écriture intime de celui et de celle qui me font l’amitié de m’ouvrir à leurs lettres, sans cesse portées, au-delà de toutes mes attentes.
Les enfants nés dix ans avant moi, ont été déchirés par la guerre, « l’histoire avec sa grande hache », de l’auteur de « la disparition », qui s’est servi de la littérature pour s’inventer un monde et une famille, toujours prête à le quitter. Comme une mère qui vous amène dans un train partant pour le Vercors, -sans sauts à l’élastique -, avant d’être contrainte et forcée d’embarquer dans les wagons plombés de nuit et brouillard.
Je me souviens de l’Avenir couché sur papier kraft Je me souviens du Lot gagné à Saint-Cirq Lapopie Je me souviens d'André Breton et de Bois et Charbon Je me souviens du fil rouge toute une nuit de mai à l’hôtel André Latin
Je me souviens du Quai Voltaire et du dictionnaire philosophique d’Arouet Je me souviens de ma disparition sans "e" sans "elle" Je me souviens de notre vie amoureuse sous les pavés la plage Je me souviens de l’Avenir