SALE TEMPS POUR MUMUSE

Je m’amuse je fais mumuse avec ma Muse qui me dicte ces vers d’enfant pour une certaine demoiselle à tête d’hirondelle et un certain monsieur du contentieux

Mais il y a de l’eau dans mon jazz

Voilà l’affaire

C’est un litige entre Mumuse et un gardien de la paix

Mumuse n’est pas contente

Il y a des guerres atroces sur cette pauvre Terre

On s’étripe on se trucide

-Mais qu’est-ce que tu figes ? dit-elle au gardien de la Paix.

Il est penaud et impuissant.

-Je n’y arrive plus, personne plus ne m’écoute et trois jobards mettent la planète à feu et à sang.

-Mais qu’est-ce que tu attends pour les jobardiser ?

-Mais je ne puis, mais je ne peux. Ils ont les armes de destruction massive et je suis désarmé.

Le roi est nu pense Mumuse. La gueuse, la guerre est là pour des années. Les mots en fête, les vers d’enfant, c’est fichu.

Pauvres humains, pauvres champignons et pauvres petites fées qui dansent en rond en vain pour l’éternité.

LA CORNE DE LA GUERRE

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La corne de la guerre ne doit pas interdire

Dans la zone de paix l’imaginaire du scribe

Du peintre du chanteur de lied ou de ballade

Je pense donc je suis ? Non Je suis donc je balade

Dans la vie des pensées qui peignent le passage

Ce n’est pas moi c’est moi Soi-même c’est cet autre

En mouvements subtils qui affirme et qui nie

La vie est mouvement mais aussi permanence

Maintien d’une recherche d’une vie belle et bonne

Avec et pour les autres en liberté en paix

SOIS LE LÉGER L’AILÉ

SOIS LE LÉGER L’AILÉ


Au dehors c’est bruit et fureur
Guerres en Ukraine à Gaza
Crânes éclatés enfants gazés
Putine le massacreur fêté
Par des Russes soumis
En mode servitude volontaire
En France c’est la quasi guerre civile
L’extrême droite la plus ignare
Pour nous gouverner
Est adulée par le peuple-las
L’extrême gauche révolutionnaire
Est toujours agitée par les fantasmes
Du passé faisons table rase


Tout en prenant garde à ces ouragans mortifères
Je laisse la maison Poésie
Ouverte aux quatre vents de l’Esprit
Je continue à donner cours
À contre-courant
À mes affinités secrètes
Rêveries nourries par Bachelard
Ou Reverdy
Conversations fleuries
Près de la fontaine
Où l’on meurt de soif
Ballade des pendus
Dormeur du val


Je continue Lucrèce et Épicure
Le clinamen de Nature et les atomes
Qui se cherchent et qui s’aiment encor
Je recopie et j’apprends par cœur
Maints vers oubliés :

Ensuite en sa verve d’artiste
Laissant tomber l’épais velours
Dans un nuage de batiste
Elle ébaucha ses fiers contours


Je lis Hugo grand-père
Croyant aux enfants
Comme on croyait aux apôtres
Moi qu’un petit enfant rend tout à fait stupide
Et j’en ai quatre
Mathis et Alice
Les deux perles jumelles
Ambre et Jade
Et un cinquième rejeton à naître

Art pauvre
Art maigre
Art poétique
Que le monde néglige
Art dispersé aux quatre coins
Des rues et des ateliers
Art de s’endormir papillonnant

Dans un dialogue de Tchouang Tseu
Art du parti pris des choses
Compte tenu des mots
Art des autans et des bises
Du marin du mistral
Et de l’Harmattan
Arte de zeffiro torna
De Claudio Monteverdi
Art des Vanités
Vendues trois millions de dollars
Chez Sotheby’s
Art des Donquichotte
De mon ami Brugeilles


Art de l’Apollon de Callimaque :
La victime du sacrifice doit être aussi grasse que possible
Mais toi garde la Muse mince
Sois le léger l’ailé

Martigues 19 mars 2024


LA COUPE EST PLEINE

La coupe est pleine
Des eaux des ziaux
Des yeux d’enfants
Aux regards d’étincelles


Flamme mouillée
Dit un poète
Passant en barque
Dans la nuit noire

Puis c’est la lune
Juste un trait
Mince profil
D’une faucille

Le sang s’écoule
Sur la forêt
Non des symboles
Mais de la guerre

La coupe est pleine
Du sang versé
Par l'assassin
Du Kremlin









19 février 2024