FAUT-IL SE MÉFIER DES MOTS





                Eluard voulait « tout dire », mais il en manquait. Mallarmé leur cédait, volontiers, l’initiative. Jaccottet a toujours eu la hantise de ne pas se faire leurrer par eux. Tardieu, Monsieur Jean, redoutait celui qui en aurait percé tous les secrets. La liste des amoureux ou contempteurs de mots est infinie, mais à la fin des fins, dans son atelier quotidien où l’on s’escrime avec eux, ça fait « taches de soleil, ou d’ombre » Philippe Jaccottet





taches de soleil ou d’ombre

L’ADIEU À LA BOUCHE D’OMBRE





Avec des mots qui crient

J’en ai fait des poésies

Ou j’ai cru en faire





C’étaient mes temps premiers

De mes rages An Rage





Un forgeron ivre

Avec trop de fers au feu





Nul regret cependant

« Non rien de rien »

Comme dit la chanson





Mais l’adieu à la bouche d’ombre

l’éclat et l’autre élan en ce chemin qui n’en finit pas
les jours échappent et aussi bien se reprennent
et aussi bien l'An Rage