Je m’imagine sur le ring du Madison Square Garden encouragé par Nougaro qui me crie : Boxe boxe boxe
Je m’imagine sur la scène de l’Olympia m’accompagnant à la guitare sèche en chantant Santiano ce fameux trois mâts fin comme un oiseau
Je m’imagine papillon butinant les fleurs magiques des Songes d’une nuit d’été
Je m’imagine Balthazar au hasard du film de Bresson
Je m’imagine dormeur du val ma tête baignant dans le frais cresson bleu
Je m’imagine suspendu sur le trapèze de la vie mode d’emploi ne voulant plus en descendre
Je m’imagine Gary Cooper chantant à Grâce Kelly Si toi aussi tu m’abandonnes
Je m’imagine dans la tour de Montaigne fagotant toutes ces pièces diverses
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UN TEMPS INTERROMPU
J’ÉCRIS DANS UN TEMPS INTERROMPU (ni ininterrompu, ni perdu, ni retrouvé) J’écris dans un temps qui jouit de la douceur de la bonne santé J’écris dans l’impensé des nuits des corps rongés par l’infâme crabe J’écris dans le mouvement qui me fait passer au travers de périodes séparées de ma petite histoire J’écris de Jadis succédant au Maintenant J’écris sur les chemins des mythes qui reculent vers le futur J’écris à contre-temps des chroniques anachroniques J’écris en lisant, veillant à y voir clair dans mes Ombres errantes 1 J’écris pièce par pièce ce qui ne peut-être rapiécé J’écris sous les pavés page après page 1François Couperin
DES VERTES ET DES PAS MÛRES
Combien j’en ai bavé des vertes et des pas mûres Le vers me vient ainsi à cinq heur’s du matin Combien j’en ai chanté chansons que l’on murmure Quand ça vaut mieux que d’attraper le scarlatin Combien j’en ai écrit lignes de poésie Où l’on change le monde en choisissant ses mots Devant la page blanche vague cénesthésie Troubles de l’illusion pour apaiser nos maux Combien j’en ai raté des occasions perdues Des concerts de Coltrane des pièces de Shakespeare Reggiani chantant la ballade des pendus Combien j’en ai dicté de regrets et soupirs À la nuit qui enveloppe ce sonnet mes paroles Suis-je ici Suis-je là Je ne sais plus mon rôle 6 juillet 2022
CE N’EST PAS SI SIMPLE
Ce n’est pas si simple d’écrire cette vie
Luttant contre le vide du sommeil
Et son trop plein de rêves
Le vivant touche au mort dans son sommeil
Éveillé il touche au dormeur.
(une traduction d’Héraclite « l’Obscur »)
Vie et vide Somme et sommeil
Plume en son « plume »
Tout poète libre penseur
Sans la musique d’un vers n’est rien
La mort n’y mord
Blason merveilleux tissé par Clément Marot
Ce n’est pas si simple mais l’on essaie
De pièces sortant du four noires et ratées
Aux belles irisées
C’est la Voie
Forgée dans l’inachèvement systématique
Et ce commencement qui n’en finit pas
L’étrange formule qui nous tient éveillé
Et nous réanime
JE NE TROUVE PAS JE CHERCHE
Je ne trouve pas je cherche
Inversant la formule de Picasso
Qui parfois croyait rivaliser
Avec l’autre Artisan
Qui fit le monde en six jours
Et le septième mit ses pinceaux
à sécher
Je ne trouve pas j’essaie
De gloses en entregloses
Dans les pas de Montaigne le Chatoyant
Cherchant cette éjouissance
Dont le travail et le plaisir
si dissemblables qu’ils apparaissent
s’associent pourtant de je ne sais quelle jointure naturelle
Je ne trouve pas je cherche
Dans la limite de cet humain langage
De ses accrocs et pièces déchirées
Que j’essaie tant que vivray
De recoudre et de rapiécer
