Croiser et décroiser, les pensées, les paroles et les doigts
Croiser et décroiser, un petit écart cependant,
une virgule ou un mot de travers,
et nous voilà ailleurs,
là où les autres ne sont pas allés…
Ici et maintenant,
Où l’on écoute un air de la moitié du siècle XX
Où l’on revisite « Solitude » d’Ellington
c’est doux mais non doucereux,
c’est Johnny Hodges et Paul Gonsalves.
Et pour le même titre,
on se plaît à suivre les gloses de Montaigne,
croisant et décroisant ses lignes
avec un poète latin qu’il récitait ainsi :
Sois dans la solitude une foule à toi même.
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AI-JE DE LA CHANCE ?
Il est si vulnérable qu’il prendra l’habitude de la solitude comme le seul moyen de protection, la seule arme. Jean Cayrol (Pour un romanesque lazaréen) 1949 J’ai de la chance Ma solitude réelle, contextuelle, Me donne accès à de grandes plages de lectures Mêlées à mon écriture incertaine, mais nécessaire, J’ai de la chance De pouvoir écouter les podcasts Des radios du Service Public, Dopé par l’inflexion des chères voix qui se sont tues, Et par celles (rares et précieuses) qui continuent J’ai de la chance De disposer à ma guise de concerts et de films, De paysages fleuves, faune et flore, Qui s’affichent sur mon écran (Hier une chanteuse brassait divinement l’air du lamento de la ninfa) Ou bien c’est du djèzz Comme le prononçait Amstrong (Louis) Chanté par Nougaro (Claude) J’ai de la chance De ne pas mourir complètement idiot Que je l’écrive blanc sur noir Ou bien noir sur blanc Tengo suerte La chance de ceux qui font de leur sort Joyeux hasard d’une secrète nécessité
CARNETS DE MAUX ET DE RÉJOUISSANCES
Carnets de mots de poèmes initiés par des citations
Carnets de confusions
Bons à jeter
Mais on y tient on y revient
On relit ce qu’un autre soi-même a écrit
Il y a dix ans vingt ans
Trente ans…cinquante peut-être
N’en jetez plus !
Carnets de vie
Pas celle qu’on a vraiment vécue
Mais celle dont on se souvient
« pour la raconter »
Vivir par contarla
Titre choisi par Gabriel García Marquez
pour son livre autobiographique
La vida no es la que uno vivió, sino la que uno recuerda
y como la recuerda para contarla
« La vie n’est pas celle qu’un être a vécu,
mais celle dont un être se souvient,
pour la raconter. »
Carnets de maux et de réjouissances
Écrits qui nous laissent indifférents
Ou qui peuplent nos jours et nos nuits
de cent ans de solitude
Cien años de soledad GG Marquez
POÈME TU VAS VERS QUI VERS QUOI ?
Les mots c’est nous les mots sans nous
tout aussi bien
1
Un feu d’herbes sèches
un visage à peine un ciel léger
la chaleur qui vient à trembler
au bord de l’autre rive
à tenter le signe
à soustraire l’ombre de la nuit
aux confins de ma pensée
2
Ce matin à tirer la ficelle du temps
à répandre le jour par un ciel gris
à dire d’une voix étouffée
toute la neige à venir
comme l’air dans sa pauvreté
une étoffe mal seyante
et l’apparence du dire
à heurter quoi
au fond de quelques mots
perdus
avant d’être prononcés
3
Poème tu vas vers qui vers quoi
peu importe ici je m’arrête
je ne puis plus rien pour toi
ta liberté se donne par ma solitude
ce que l’on dira de toi ne me délivrera de rien
que ta chaleur soit comme l’obole des morts
une page blanche
à jamais
Jean-Marie Corbusier
Mille mercis de m'avoir envoyé cette belle page de poésie J.M. Corbusier conclue ainsi l'éditorial du dernier Journal des Poètes (89° année)
"Le Journal des poètes est un grand voyage, car voyager, comme le suggérait Proust, c'est changer de regard."
CENT ANS DE SOLITUDE APRÈS

PROJETS LAISSÉS DANS LA CAISSE Du chant des morts Un peu de craie Pour la marquer D’une tête post-mortem En attendant l’expo Au quai Branly Cent ans de solitude après