Hypocrite lecteur, Mon semblable, Mon frère. Charles Baudelaire Jamais gagné Ce peu de mots Grapillés dans le champ D’un poème présent On songe aux Anciens la fleur de Mallarmé absente de tout bouquet Ou -plus réjouissant- l’humble présent verlainien 1 Jamais gagné Mais toujours là Étrangement Occupant nos esprits et travaillant nos corps Si j’en crois ce poète Qui cultivait les maux… Voilà j’y suis Je tire mes derniers fils Ma pièce esquissée Posée là… Et je file ! 21 mai 2022 1 Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches Paul Verlaine
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CHANSON GRISE (une esquisse)
Ce bijou d’un sou Ligne de Verlaine Faisant de la rime Son souffre-douleur Halte à la rime Qui nous assassine Seule la nuance Faisait son bonheur Musique en transe Murmure intérieur Ce bijou d’un sou A repris ses aises On dirait Boileau En son vieux françois Égrenant les vers En critique acerbe Non on dirait pas Ici l’on charbonne On s’moque que Mal Herbe vint enfin ! Quoique c’est bien A Musant de relire Ces vieux rossignols Chantant pour les marquises Stop à ma chanson grise !
DITES-MOI OÙ N’EN QUEL PAYS
Dites-moi où n’en quel pays
chantait Gastibelza
l’homme à la carabine
Léandre le Sot,
Pierrot,
ou la nonne
doña Padilla del Flor
Dites-moi si vous connaissez
Berthe au grand pied,
Biétris, Allys,
La vieille maugrabine d’Antequerra
et la frêle enfant,
méchante
Dites-moi si mon chant vous remémore
les neiges d’antan
Danser chanter dans la Tour Magne
Prendre le voile à Tolède
Franchir avec Cassandre le buisson
D’un saut de puce
Dites-moi pourquoi ces poésies et ballades
de Villon, Verlaine, Hugo,
chantées par l’illustre Brassens
me rendent fou, fou, fou.
J’ÉCRIS opus 7
J’écris léger très léger encore plus léger et sans la moindre hégémonie J’écris en lisant ici et là (cette nuit Lamartine reprenant le terme de gémonies) J’écris az-zhar’ (le coup de dés) et nécessité : nécessité de ne pas étaler sur ma page le big bazar de l’écriture J’écris nu évitant de poser J’écris retenu mais pas trop tout de même et pas toujours J’écris amusé de partir (partager) les vrilles et les sucettes, la biberine et les cacahuètes J’écris à la margelle d’un puits où l’on s’assied pour dire adieu comme l’on dit bon jour dans mon village d’Occitanie au premier vivant qui passe J’écris comme Butor (Michel) malgré les bombes et malgré ceux qui font la bombe dans un monde à bout de souffle, et de ressources climatiques, biologiques, démocratiques… J’écris Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches J’écris Green de Paul Verlaine Voici la poésie Qu’on assassine
VERLAINADES
Après la tempête le calme
les sanglots longs
de l’âme de Verlaine
Vers plus que lents,
Une valse mélancolique écrite
pour lâcher prise
laisser aller selon
le chant de la bonne aventure
Après la tempête
Deçà delà
Je me souviens
De la musique avant toute chose
Celle qui nous faisait planer
en regardant « le violoniste bleu »
de Marc Chagall
C’était à Nice
Où tu aimais aussi
Manger des chichis
Et puis nous avons vécu la fin de la bonne tempête
La mort quand elle vient ne fait pas de chichis
Ma belle musicienne s’est changée en statue
Il pleure dans mon cœur
L’inflexion des voix chères qui se sont tues
Italiques Paul Verlaine