DIX MINUTES AVANT MINUIT quoi je vais pondre pour ma 6 millième intervention sur le blog poésiemodedemploi ? (ouvert le 8 janvier 2006 : un poème par jour, écrit chaque nuit)) quoi je vais musiquer lexiquer dramaturgiquement faire exister Huit minutes avant minuit : sens et contre-sens comment écrit-on quand on fait de la poésie de personne au carrefour des marginalités et des pensées sauvages qui ont en horreur le cogito ? Cinq minutes avant médianoche cinq petits leurs culs en rond misère regardent le boulanger faire le lourd pain blond trois minutes avant minuit je suis absorbé par l’activité d’écriture à la pointe fine et par son incompatibilité avec la pensée qui s’énonce clairement Et voilà 00.00 c’est ainsi que s’affiche minuit deux zéros suivis de deux zéros séparés par un point un point inutile pour ce texte (ce commencement qui n’en finit pas) interdit à ceux et celles qui en lisant projettent leurs idées toutes faites passage du 3 avril au 4 avril 2023
Tag Archives: blog
COMMENT NAISSENT LES POSTS SUR POÉSIE MODE D’EMPLOI
Platon n’accorde pas droit de cité au poète Mais dans ton grenier Parmi les ouistitis les Indiens les belles dames Le poète au verbe coloré Est venu Blaise Cendrars Du Monde Entier D’abord toujours le stylographe Poinçon à tracer ses graphies (le mien est un feutre noir pointe fine il trace ses rondes et ses minutes tant que ma main lui donne l’énergie) Il m’écrit en lignes nouvelles inconnues même si pour le lecteur profane elles ont un air de ressemblance avec ce que de cet illustre inconnu il croit avoir déjà lu D’abord toujours le stylographe Ensuite les doigts sur le clavier du traitement de texte Pour, en quelque sorte, une réécriture, Un post transféré sur poésie mode d’emploi, Ce blog sauvage, caché dans la jungle des sites, Pour les rares lectrices et les lecteurs Du Monde Entier.
C’EST L’PRINTEMPS
AGENDA du 15 au 21 mars 2021
Lundi 15/03/2021 0h53 Et c’était déjà notre destinée Qui nous regardait sous votre voilette. Je connais par cœur ce poème de Verlaine évoquant la petite épouse et la fille aimée. Mais c’est la première fois, Covid oblige, que je l’assimile aux personnes masquées que je croise au marché, sur la plage et dans les premiers romans faisant état des moitiés de face et des corps en retrait. Sylvie Germain Brèves de solitude 1h05 Mardi 16/03/2021 3h00 La plume m’a donné plusieurs propositions pour laisser trace de ce jour, mais je n’en ai retenues aucune. 3h15 Mercredi 17/03/2021 3h10 Après plusieurs essais ratés, la mise en forme d’un court texte (fragment, esquisse, poème) nous apaise. Et nous met en présence d’un des secrets fragiles des vies de ceux et celles qui ont besoin de (se) raconter. La vida no es la que uno vivió, sino la que uno recuerda y cómo la recuerda para contarla. Gabriel García Marquez Vivir para contarla « La vie n’est pas ce qu’une personne a vécu, mais ce dont elle se souvient et de quelle manière elle s’en souvient pour la raconter. » Vivre pour la raconter. 3h13 + le temps de la citation et ma traduction. Jeudi 18/03/2021 1h40 Sotz folha d’albespi. « Sous le feuillage de l’aubépine » Quel plaisir de retrouver ce fragment occitan d’un troubadour dans la langue de ma lignée…valets de ferme, fermiers puis paysans enfin libérés du poids des maîtres. 1h42 Vendredi 19/03/2021 Original en ses deux sens : premier et singulier. J’ai été le premier de la famille à “faire des études” après “l’école primaire” j'ai fait comme il se doit, "le cours complémentaire" (avant que le nom disparaisse changé en “collège”), puis le lycée que j'ai quitté au bout d'un an pour l’École Normale d’Instituteurs (le graal pour une famille issue des valets de ferme puis de petits paysans), et un peu d'Université. Le premier, côté homme, à ne pas faire son “service militaire” mais la “coopération culturelle” donnant des cours joyeux de langue française sous les tropiques caraquègnes. Singulier? Sous l’angle du langage le souci constant de se soustraire à la servitude volontaire de la culture de masse par des lectures incessantes dans tous les domaines, les alertes et les impasses, le temps long laissé à l’incompréhension, la confusion, à condition que Conatus nous maintienne. Persévérer, échanger, susciter, ondoyer, avec et pour autrui, poésie de la pensée, pensée de la poésie. Et puis à la fin de l’histoire, avec sa petite hache, la disparition Qui au sortir d’un Corpus compilant nous conduira tout droit au zoo. italiques : Étienne de la La Boétie, Baruch Spinoza, George Steiner. Georges Perec Texte initié à 5h50 puis repris pour un dictionnaire à part moi. (texte au long cours, en cours) Samedi 20/03/2021 2h55 Grâce à « la conversion numérique » je viens de « poster » sur mon blog poésie mode d’emploi un poème en 3 dimensions : « la pièce écrite la main », sa modification en la recopiant sur le clavier avec son traitement de texte et ma voix qui dit le texte final, en essayant d’être le plus naturel possible. 2h57 Dimanche 21/03/2021 4h27 C’est l’printemps. Depuis 68, allez savoir pourquoi, pas une année où je n’ai écouté (plutôt deux fois qu’une), le premier jour de la saison susdite, cette chanson enjouée de Ferré. Y a la pluie qu’y est passée chez Dior Pour s’faire l’modèle Soleil d’Or. 4h30
COMMENT ALIMENTER UN BLOG DE POÉSIE
Paroles de paroles
Font rôle sur la scène
Ou bien un monologue
Où le langage agite
Notre for intérieur
Paroles en silence
Nous connaissons aussi
Mais ce n’est pas ainsi
Qu’on peut alimenter
Un blog de poésie
Fabrique d’un poème
Se fait dans l’atelier
Ou en marchant, la tête
Dans les songes d’une page
Qui joue sur le papier
AH! CE BLOG QU’IL FAUT ALIMENTER

AH ! CE BLOG QU’IL FAUT ALIMENTER !
Celui-là je le fais en douceur
Je l’écris hors service
– Ah! ce blog qu’il faut alimenter! –
Celui-là je le laisse aller
Ce sera un récitatif improvisé
– Tout sur l’écran Rien sur le papier! –
Il n’a pas de faveurs particulières
Mais un raccolage de mots
– Tiens! il ne faut qu’un c! –
Ah! oui c’est plein d’exclamations!
De ces points qu’affectionnaient
Hugo ou Racine
Ô Seigneur! disait l’un
Ô ciel! répétait l’autre
Et maintenant que dire?
Hélas! dit Bérénice
Et maintenant que faire?
Brûler Phœnix…
et s’envoler!