CONTRE L’EFFACEMENT DE LA CULTURE UKRAINIENNE

 

227 écrivains, traducteurs, éditeurs, journalistes ukrainiens, ont été éliminés par la barbarie poutinienne depuis le début de la guerre d’invasion mené par l’impérialisme russe.

A la blancheur de la neige qui fige les tranchées se mêle le rouge du sang des victimes civiles, amis, proches et connaissances, tués au fil des mois.Andrei Kourkov  Notre guerre quotidienne

Face à l’impérialisme culturel de la Russie, le refus de l’effacement de la littérature ukrainienne

A l’heure où l’administration Trump semble avaliser l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le média ukrainien en ligne « Chytomo » explore les assauts de la propagande russe passés et actuels dans un remarquable projet collectif, « Erasure of Word » (« effacement du mot »).

Surtout, il faut rappeler les plus de 100 écrivains enlevés, torturés, assassinés, tués par des frappes. Toujours sur X, le compte « Nedopysani » (« non écrit »), créé en août 2024 pour « devenir l’écho » des voix disparues, a dénombré 227 personnalités du monde littéraire, écrivains, traducteurs, éditeurs, journalistes, tuées depuis 2022. La littérature ukrainienne, si vivante soit-elle, est d’abord marquée par ces absences. Ces « vides », dit Oksana Khmeliovska, la rédactrice en chef de Chytomo, jointe par « Le Monde des livres » à Kiev. « Des vides qui se font sentir non seulement dans le passé, mais aussi dans l’avenir, un avenir qui va se dérouler sans eux. »

La littérature est un révélateur. Elle ne représente pas, à l’évidence, un des enjeux principaux de la guerre. Mais, parce qu’elle concentre en elle la liberté d’un peuple, elle les cristallise tous, et les rend tous plus intelligibles – au premier chef cette dimension impérialiste et coloniale de la politique russe sur le long terme. Au demeurant, la nouvelle Ukraine issue de la révolution de Maïdan en 2014 a accompagné la démocratisation et le rapprochement avec l’Europe – les objectifs fondamentaux des manifestants – de mesures de promotion de la langue et de la littérature ukrainiennes.

Paru sur Le Monde des Livres 21 février 2025

NATURE CULTURE ÇA VA DE PAIR

https://eloge-de-l-arbre.over-blog.com/

merci à Sylvie de faire vivre et proliférer ce magnifique et unique site





Mon poème ce matin
Est peuplé de peupliers
Et de bruyère en fleurs

Sur la tombe de Léo
Poldine
Ou dans la vase d’un polder

Et paradoxalement
C’est un bol d’air
Une feuillaison de vert


Vert que je t’aime vert
Écrivait Lorca
Verde que te quiero verde

Nature Culture
Chez moi
Ça va toujours de pair

2 mai 2023

TU TE SOUVIENS DES TEXTES DE L’ENFANCE ?





– Tu te souviens des textes de l’enfance ?

– ?

– Ceux que comme tout apprenti tu as commencé

à laisser galoper innocemment sur la page.

– Ah ! Je ne saisissais pas ta question.

Mais aucun texticule original n’a sillonné

les pages d’un cahier d’imitation.

Je n’avais fils de cultivateurs aucun livre à l’entour

qui m’invitait à singer l’autre culture, la livresque.

– Et donc… ?

– Et donc mes premiers textes écrits  à main de plume (gauloise ou sergent major)

ce furent ceux recopiés sur mon cahier de « Récitations » :

la fable du Corbeau et du Renard, Automne d’Apollinaire,

et le Matin des Étrennes de Rimbaud.

– Ah ! maintenant ça me revient.

Et sur l’autre page on en faisait un dessin colorié.

-Toujours maladroit, mais comme une promesse

d’aurores futures.





Dialogues intérieurs II





Invitation à contribution

Nous survenons en quelque sorte, au beau milieu d’une conversation qui est déjà commencée et dans laquelle nous essayons de nous orienter afin de pouvoir à notre tour y apporter notre contribution.

Paul Ricœur

- Tu te souviens des textes de l'enfance?

- 

LETTRE ART BRUT D’UN MORALISTE JOYEUX

premier jet
brut
comme on dit
d’un vin de Champagne

Jean Dubuffet                                                                                         Jean Jacques Dorio

à Florence Gould                                                                                 à l’Asphyxiante Culture





LETTRE ARBRUT

D’UN MORALISTE JOYEUX





Je vous assure que la copie à la main est la chose la plus agréable qui soit pourvu que l’on n’oublie pas de s’appliquer comme un gamin

Je vous assure qu’il n’y a rien de plus original que de dérouler ainsi les lettres les mots les accents et les signes diacritiques

Je vous assure que l’on peut simultanément affirmer tout son contraire et une troisième manière que je nommerais faute de mieux la troisième dimension

Je vous assure qu’il n’y a rien de plus asphyxiant qu’un musée rien de plus stimulant rien de plus inquiétant

Je vous assure que j’ai oublié chemin faisant ce que je voulais vous rapporter d’Égypte (Maat déesse de la balance me dit le livre que j’ai ouvert pour me venir en aide)

Je vous assure que les épidémies ça me connaît la peste puisqu’il faut l’appeler par son nom avec ses gens aux longs becs de noir vêtus soufflant leur poudre de perlimpinpin pour conjurer le mal attribué naguère à la punition divine

Je vous assure qu’ « il m’est doux en cette mer de faire naufrage »* avec la sensation d’échapper à l’asphyxiante in/culture qui perd les gens du commun et les individus riches capitaines d’industries Titanic

*e il naufragar m’è dolce in questa mare (Leopardi)

Je vous assure que je suis fort de ma vulnérabilité fragilité perte d’un être qui m’était le plus cher au monde

Je vous assure que l’absence de démesure et la conscience des certitudes basées sur l’ignorance me permettent de poursuivre cette écriture chancelante mais résolue

Je vous assure que c’est la mouvance et non la fixité qui doit devenir l’élément de mire de la pensée son objet constant

Je vous embrasse joyeusement

Jean Dubuffet

alias JJD





source plagiée

Lettre de Jean Dubuffet

à la mécène Florence Gould

dans les années 60 (siècle XX)

fac-similé de la lettre de Jean Dubuffet
JE VOUS ASSURE QUE LES MUSÉES
SONT LA CHOSE LA PLUS DÉTESTABLE QUI SOIT

À L’HEURE DU CORONA

À l'heure du corona
De la débâcle
de la Nature
Crise du cinéma
et brouillons de Culture
Je laisse à d'autres
le pire
Occupant ma retraite
au meilleur
L'autre vie
sans télé sans ouature
avec juste ce qu'il faut de vent
pour semer mes graines de poèmes
C'est tout un sport !
la main écrit
semant ses spores
C’est tout un sport