POÈTES D’ENCRE





poètes d’encres n’oubliez pas la voix




Poètes d’encre n’oubliez pas la voix

Menus propos Joyeux devis

Vos grains de voix





Les voix se croisent comme les fils

Chaîne et trame tissant le drame

Ou l’espérance d’en sortir





Poètes de paroles ne perdez pas vos encres

Blessures de pages

Jusqu’à l’effacement

Celui qui gratte sa vieille peau

Remet à zéro son palimpseste

Mais comme par magie

Un peu de texte

qu’il est en train de faire disparaître

Reste en lui





Encres et paroles en même temps

Cherchant la Voie

Les unes s’allument en noir brillant

Les autres nous quittent

Comme elles nous viennent





Joyeux devis Menus propos

Nos grains de voix





04/02/2021

LE TEXTE VA





Désirable ou indésirable le texte va

La main l’agite dans tous les sens

Toutes les nuits cherchant l’ouverture

Comme l’acteur sur le plateau

Qui se confronte à Alceste ou Galilée.





Indésirable ou désirable le texte coule

Il passe il ne fait que passer

Dans l’encre et dans cette plume

Qui se perd dans sa page

Ou bien saisit l’occasion

d’une trouvaille inespérée.





Cette nuit c’est repos et répit

Les fantômes se lassent de tourmenter

la personne écrivant

qui ne revendique pas l’ « être »,

mais le passage,

d’un texte à l’autre,

ouvrant ainsi son singulier chemin.





24/01/2021

UN JOURNAL DE CINQUIÈME SAISON

manuscrit avec hypnographies (03/01/2021)




Un journal de jours nuls jours lus

depuis les mots de la tribu

de l’attribut qui fait défaut

au dictionnaire à part soi-même





Un journal cinquième saison

Le murmure de ce qui reste

Après l’incendie de l’automne

de la vie de celle qu’on aime





Un journal d’un jour bien rempli

Aidé des bœufs poussant l’araire

aux champs de Naouzos un lieu-dit

Un chant d’oiseau qui veille et dort





Un journal qui laissait de l’encre
Sur les doigts de l’enfant des lettres

Transfiguré –il va de soi-

en abeille des jours heureux


	

OUTILS D’ÉCRITURE





MON OUTIL, je puis ici le nommer : Pilot, V7HI-TECPOINT, Pure Liquid Ink.

De lui, vient le flux des paroles, la rumeur des images, dont je n’avais pas idée, le fil d’une écriture prête à se rompre, mais que je tire jusqu’à la fin d’une page, qui souvent m’échappe, se dérobe, mais que, coûte que coûte, je maintiens ferme, jusqu’au dernier mot.

J’écris à l’oreille, j’écris à l’encre noire, faisant tout mon possible pour résister à ces hérauts noirs, qui envahissent les poèmes de deuils et de douleurs.

J’écris des fadaises que je laisse aller, mais que peut-être je modifierai, quand je passerai mon écrit au clavier AZERTYUIOP, impersonnel.

La page va se terminer. Je l’ai écrite en lisant un romancier dont l’outil est un crayon, avec lequel il écrit à voix basse. Ce crayon présente une gomme à l’autre extrémité, avec laquelle il efface, au fur et à mesure, ses repentirs.

Et toi, dis-nous, comment fais-tu ?





UNE AUTRE MANIÈRE DE L’ÉCRIRE

TOI QUI ÉCRIS tes pages d’abord à la pointe fine puis au clavier azertyuiop et toi qui les lis je ne sais où ni comment toi qui écris cette page à 4.04 dit le marqueur rouge du temps et toi qui la lis sur ton écran en te disant ce type est fou qui mêle forme et force figure tournure patience et longueur de temps toi qui écris telle nuit telle heure en telle année et toi qui lis mondant la paille du grain cherchant le sens dans le non-sens toi qui écris et qui te lis mais comme un autre le traducteur d’une vérité intelligible mais indicible comme telle ça pourrait être Sisyphe ça pourrait être les Parques ça pourrait être le mythe de l’éternel retour…