POÈME FLASH





poème flash « à la voix »

la flache
où vers le crépuscule embaumé
un enfant accroupi

 lâche
un bateau frêle

comme un papillon de mai

(selon Arthur Rimbaud)





D’où sort-il celui là?

D’un flash traversant le monde aléatoire

De ce poème

qui ne sait (pour l’instant)

sur quel pied danser





Au doigt mouillé je l’oriente

vers cette part d’inconnu

qui, d’un mot à l’autre,

invite le lecteur à naviguer

au long cours ou dans la marge

de sa mémoire revigorée





C’est un peu trop ronflant tout ça

me chante une Joconde à moustaches

libérée des flashs des Japonais

La mariée descend l’escalier

Sous les traits d’un Marcel Duchamp

alias Rrose Sélavy

Les applaudissements des potaches

Et les cris insatiables des martinets





21/01/2021

À QUOI COMPARER CE MONDE ?





À quoi comparer ce monde ?                                                 

J’ai perdu les réponses

que je donnais naïf

Et sans la moindre ironie





À quoi comparer ce texte ?

À une barque légère

Qui vogue sur la rivière du ciel

Légère comme la rosée





À qui comparer celui qui a écrit

-vaille que vaille-

cette page ?

Un lecteur a dit

à un pêcheur d’étoiles

Une lectrice l’a emportée

dans la paume de sa main





07/01/2021

DICTIONNAIRE DE RIMES





Dictionnaire de rimes, mes grains de sénevé,

Qu’élisent dans le crible, mes doigts et mes pensées.





Je réduis la voilure,

Du moins en apparence,

Je pousse la gageure

Entre rire et silence.





Dictionnaire de rêves, un chat les yeux mi-clos,

Au bout de mon stylo, miaule au Cap de la Hève.





J’entrecroise sans trêve

Les mondes vrais et faux,

Le fruit interdit d’Ève,

Hyacinthes sous la faux.





Dictionnaire où j’appelle les belles citations,

Ainsi faisait Montaigne, « le badin de la farce »,

C’était bonne distance, fausse naïveté.

Il « pillotait » les fleurs de l’imagination.





Je finis là ma geste,

Laissant à mon lecteur,

L‘ajout d’un petit zeste

D’un article enjôleur.





X/XI/MMXX





dictionnaire de rimes
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SANS NOM D’AUTEUR SANS TITRE





Pas de nom d’auteur

Pas de titre

Mais des lignes qui parlent

D’une certaine voix





De la voie

Du souffle de l’alphabet

Rue de l’épée de Bois





De Personne

Et de son masque

Sur la scène d’un théâtre

De Covid tête de mort





De la modestie de cette main

Qui écrit sans raison

Comme le lecteur anonyme

Qui passe

Ou s’arrête perplexe





Le rouge au front

MAIS DES LIGNES QUI PARLENT d’une certaine voix

PAROLES SUR LE PAPIER





EH, BIEN, ce sera une parenthèse (comme une confidence à ma lectrice).

Eh, bien, ce sera un récit pépère, mais comme si, de temps en temps,

on ajoutait une nouvelle couche (comme pour réveiller le lecteur).

Eh, bien, on ne sait trop jamais, chez ce romancier hors pair, d’où il sort

ses histoires abracadabrantesques (ce qui agace singulièrement le lecteur,

spécialiste des notes de bas de page.)

Eh, bien, sous la parenthèse, ils et elles, ne sont pas nombreux (ou nombreuses),

à saisir les railleries imperceptibles (c’est un grand livre à peau de bique).

Eh, bien, paroles sur le papier, comme le remarquait Ponge, (l’Enragé),

ne sont pas loin, au bout du conte, d’être annulées (« Il n’y a pas loin, de fait,

du papier au panier »).

annonce de confinement : mouvement 2