SONNET SANS DIEU NI MAÎTRE





À Jean-Louis Rambour un maître en la matière

Lisez ses 24 sonnets publiés dans son roman

Le cocher poète, Éditions L’Herbe qui tremble.





Chaque être s’enchevêtre, de lui-même incompris.

Il n’a ni Dieu, ni Maître, mais rêve d’infini.

Il forme le dessein de lutter pied à pied,

Mais la raison l’égare et la rime le fuit.





C’est le texte qui crée sa propre rhétorique,

Lisait-on dans les temps des odes inachevées,

De la chèvre à la boue, du lézard à la barque*,

On patauge dans les choses de pays ignorés.





Modernes anti modernes, nos obscures lumières

Bricolent et houspillent les vieilles vieilleries.

Sous douze pieds de vers comme des mouches vertes,





Partout dans l’Univers des atomes obliques

Engendrent tous ces signes qui nous rêvent éternels.

Chaque être se libère de ses mimologies.





*Francis Ponge





« Merci, Jean-Jacques, pour ce sonnet. Pour ce pied de nez (respectueux) aux vieilles vieilleries.

Je me souviendrai de lobliquité des atomes et de la libération de nos mimologies.

La rime ta fui ? Cest normal. Sans Dieu ni Maître, le sonnet ne peut plus être ce quil a été ».

Jean-Louis Rambour

sonnet sans dieu ni maître


	

PAROLES VS PAROLES





NON paroles

ne sont pas

d’évangile

du Coran

de la Bible

De ces livres

Qui nous tuent

Dieu terrible

Et qui arme

l’abruti

le débile

OUI paroles

sont fragiles

qui hésitent

malhabiles

comme Achille

immobile

aux grands pas

et Cécile

le prénom

de ma fille

NON paroles

fanatiques

frénétiques

archaïques

qui fabriquent

les massacres

et l’horreur

OUI merci

aux Lumières

à Voltaire

aux laïques

à la Paix

d’une Éthique

partagée





trisyllabes d’octobre

Strom King état de New York
land art
photo Pauline Dorio
midi heure de New York
31/10/2020

PLAGE D’ÉTÉ PLAGE D’HIVER

Rumeurs des vaguelettes mourant sur le sable
Rumeurs des vaguelettes mourant sur le sable
L'été mêlé aux odeurs de crèmes solaires
aux cris des enfants
aux voix des porteurs et porteuses
de smartphones

L'hiver sur la même plage
il n'y a personne
que le jeu infini des lumières
sur la mer

Et ton silence
Que je peins assis seul sur ma page blanche

Je te raconte
et te laisse résonner
dans les poèmes appris
en marge des bruits du monde

Marginal et pauvre 
en retrait des choses 
mais ayant ce pouvoir acquis
de tout dire
et sur tous les tons




 
d’une voix voilée
mais ce n'est pas intentionnel
ce serait bien et pour tout dire inespéré
qu'une autre voix
se fasse entendre
en marge des bruits du monde

 

ÇA REPART C’EST LA CLASSE

ÇA REPART C’EST LA CLASSE

Ça repart. Premier jour de classe. Sur mon cahier d’écolier. Sur mon tableau magnétique. Ça repart. Moi qui ai fréquenté les lieux de 5 à 60 ans me voilà maintenant en retrait. Mais mes filles ont pris le relais et mon petit-fils depuis l’âge de 2 ans et demi. Ça repart les fredaines du grand-père enfant comme écrivit Victor Hugo. Ça vous en bouche un coin ? Ça repart. Apprentissages apprends tissages de lecturécriture de conter et de recompter littéralement et dans tous les sens d’apprendre toute chose de bonne ou de mauvaise humeur. Ça repart. Voulez-vous dire demande le lecteur que le jeu vaut la chandelle ? Je le crois bien dit le petit prince complice de l’allumeur de Lumières. Ça repart. Secrets de vie passent dans la bouche des instituteurs grincheux ou généreux. Ça repart. Vers le savoir passage étroit et voie royale pour la vie. Pour ne pas subir la servitude volontaire des millions d’imbéciles passés par notre école libre publique et obligatoire. Ça repart. Vieil océan et nouvelles donnes de l’esprit qui toujours rit.