SOUCI DE SOI SOUCI DES AUTRES





Prenez le temps de lire

Prenez le temps de vivre

Et de changer chaque matin

Vos pas de plomb

Pour les semelles de vent des poésies





Réveillez-les Réanimez-les

Et laissez-vous mener par le nez

De leurs petits soleils jaseurs

Qui ouvrent à la joie et à la fraternité





Il ne faut jamais céder

L’initiative aux maux

C’est pourquoi

Souffrance et solitude

Ont pour antidote

L’exercice poétique

Souci de soi

Souci des autres





C’est ainsi

Ne me demandez plus pourquoi













souci de soi souci des autres prenez le temps d’écouter

ÇA MAIS





ÇA MAIS. Un début comme ça mérite le bâton.

Mais la feuille de papier, comme dirait l’autre, elle s’en fiche.

Ça alors. Ce peut être renversant, l’écriture. Et en même temps, ça doit tenir la page,

et si possible faire dans la dentelle.

Un cochon d’écrivain, qui eut un grand succès, distinguait (il se vantait peut-être),

la batiste de la valenciennes, la valenciennes du bruges, le bruges de l’alençon.

Allons donc. Allons à London, dans la demi-brume; allons longuement, dire la poésie,

dans ses grandes marges blanches, allons à la ligne, pour faire une pause.





ça mais

	

COVID OU CORONA MOI JE LIS FANTÔMAS









Covid ou Corona le temps est à l’angoisse

Dans les bars plus un chat et dans les rues on s’masque

Opération survie moi je lis Lao Tseu

Plus on va loin moins on connaît

C’est le moment de pas bouger





Corona ou Covid je chine dans mon grenier

Mes Fantômas surgissent dans le silence

Robert le Diable allonge son ombre immense

Fantômas qui êtes aux cieux

Sauvez la poésie





Covid ou Corona moi je prends la tangente

dans les livres secrets que rien ne décourage

Je lis et fais ces vers mâchés

Par mille ans de poésie françoise

D’équerre ou de guingois





Ils passent…Nul ne les voit





citation Fantômas Ernst Moerman (1933)


	

PERSONNE N’EST CAPABLE DE SONNER LA FIN DE LA PANDÉMIE









Marianne Renoir Anna Karina Jean Luc Godard

Demandez le programme de Pierrot le Fou

Du peintre Auguste Renoir et de son fils Jean

Qui tourna Nana (1926) Bovary (1933) Toni (1935)

Qui se passe pendant la construction du pont

de chemin de fer qui enjambe le chenal de Caronte

aux Martigues où l’inconnu qui prose ces lignes habite 





C’est fou d’écrire ça non ? « C’est bien plus fou que ça »

dit une autre Marianne Renoir à Octave Milton

qui s’empresse de le transférer par conversion numérique

à son ancienne amante amie mentor Livia Colangeli*





Mais foin de Cinéma et de Littérature (tout le reste)

La cavalerie de l’armée du vers**

Passe et repasse sur ma page

Cette énergie engendrée par le rythme

et la rime de mille ans de poésie française

que plus personne à présent réellement ne lit





Personne pourtant ce n’est pas rien

C’est le héros de l’Odyssée

Complètement timbré

De vouloir revoir sa Pénélope Renoir

Après la Guerre de Troie

(Au fait a-t-elle bien eu lieu ?)





Et « personne » c’est le masque du Covid

notre actuelle tragicomédie

« Per Sonare » croit-on en vain

la fin de la pandémie





(à suivre)

*Lise Charles (La demoiselle à cœur ouvert) 2020

*Jacques Réda (Quel avenir pour la cavalerie ?

Une histoire naturelle du vers français) 2019