AU BOIS DORMANT DE NOS NUITS BLANCHES

Un mot de sang en gorge
Qui sent ce monde qui souffre
Et souffle et n’en peut mais

Un mot de neige imaginaire
Sur cette page pour traverser
Le bois dormant de nos nuits blanches

Un mot d’aurore sur nos paroles
Sur cette ardoise de nos enfances
D’un art ouvert à la ferveur des amoureux

LA COUPE EST PLEINE

La coupe est pleine
Des eaux des ziaux
Des yeux d’enfants
Aux regards d’étincelles


Flamme mouillée
Dit un poète
Passant en barque
Dans la nuit noire

Puis c’est la lune
Juste un trait
Mince profil
D’une faucille

Le sang s’écoule
Sur la forêt
Non des symboles
Mais de la guerre

La coupe est pleine
Du sang versé
Par l'assassin
Du Kremlin









19 février 2024




	

J’ÉCRIS À L’OREILLE





J’écris à l’oreille

C’est quelque fois nu

Et quelquefois rude





Nu comme les Sauvages

Que Montaigne admirait

Rude comme la Marseillaise

Qu’un sang impur

Fait couler dans les gosiers

Des sportifs et des mirlitaires

Mirliton tonton

Mirlitaine tontaine





J’écris à l’oreille

De sang et de neige

Les jeux de luges à Central Park

S’affichent sur mon smartphone

-Regarde pap’ ! s’écrie ma fille

en plein soleil

alors qu’ici c’est la nuit noire





On dirait une scène de Bruegel l’Ancien

C’est juste une autre manière

d’oublier le Covid

Central Park 18/12/2020