Le rouge autobus
et le bleu roi des princes
Je pince les doigts de Gus
au milieu de la piste
des étoiles dans les yeux
Quand soudain une puce
agace la peau du singe
Qui se tape le derrière
Et rit comme un bossu
Jean Jacques Dorio Un poème inédit par jour
Le rouge autobus
et le bleu roi des princes
Je pince les doigts de Gus
au milieu de la piste
des étoiles dans les yeux
Quand soudain une puce
agace la peau du singe
Qui se tape le derrière
Et rit comme un bossu
Plaisir jubilatoire le singe devient l’homme Lequel un peu plus tard désagrégea l’atome Fit des alexandrins sur des pages in-folio Pliées en deux qui se gondolent et se marrent Mares des mollusques mous et des onychophores Qui sont vers de velours comme des métaphores Et la musique jazz d’un Bach paratonal Aimant le swing du piccolo au tuba basse Y en aura des cristaux Y en aura des arêtes Des coups de dés hasards qui me diront Arrête ! Ça suffit tu nous saoules Obstiné radiolaire Hérissé de piquants ou bien vil ver de terre Et drôle d’asticot ! Mais moi je persévère Poursuivant mon destin antibouquinistique… Et l’homme issu du singe en avale sa chique les italiques sont de Queneau du quatrième chant de sa Petite Cosmogonie Portative
Faute de mieux, mes vers tournant
en rond,
Je fais le saut par la fenêtre.
Sur le pavé je rebondis,
comme le singe grammairien
dont on se moquait dans les revues textuelles,
naguère.
Faute de mieux, je fais le sot,
l’idiot inutile de la vieille métrique,
Métro, boulot dodo,
le dernier empaillé peut se voir dans une vitrine
du Museum d’Oxford (je crois).
Je crois en l’autre, je crois sans croix
et sans manière.
Je regarde par la fenêtre,
cet homme coupé en deux,
qu’affectionnait Breton.
Il aurait dû signer André.e.
Je suis comme je suis Juliette chantant Prévert
Je suis comme je suis ce maître chinois rêvant d’un papillon
Je suis comme je suis le scribe intégrant toutes les langues de Babel
Je suis comme je suis le singe grammairien sautant sur les sonnets du Rien
Je suis comme je suis l’adolescence Clémentine
Je suis comme je suis le propre et le figuré
Je suis comme je suis la voix de Schéhérazade
Je suis comme je suis le papillon qui rêve de Tchouang Tseu
Je suis comme je suis l’artiste dramatique assis sur son petit banc de tortue morocoy
qui dicte ses derniers mots à la mer de tous les récits
9 juin 2020 01h06