La mort n’y mord Clément Marot Expressionniste abstrait Lyrique réaliste Toujours entre deux maux pour rire Tous mes petits secrets ouverts à l’entropie Synesthésique actif Faisant de nuit Clarté Badin et baladin De la farce tragique Je suis et je ne suis pas Ce portrait oxymorien D’un doux vaurien À la recherche d’un Temps D’or et de boue (Debout les morts !) Je cherche l’Or du temps André Breton
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SONNET DES CHAMPS MAGNÉTIQUES
Les gaz incolores sont suspendus Deux mille trois cents scrupules Neige des sources Les sourires sont admis Philippe Soupault André Breton Les champs magnétiques Logés dans la coquille de l’inconscient freudien Deux pagures s’abandonnent à l’écriture sans fin à toute vitesse et à quatre mains. Ils sont jeunes, ils ont faim. C’est le printemps premier après la guerre atroce Des nuits durant ils ont arpenté le boulmich Laissant aller la langue des mots libérés de servitude volontaire. Et maintenant, en avant l’écriture « automantique ! » Avec des arrêts, des lectures en sourdine, Des reprises vrombissantes, des cris et chuchotements, Des moments où la nuit devient l’aube hallucinée. Les rires étaient admis avec la subversion, le dialogue intérieur, le vice de construction, Toutes les graines ensemençant encore nos Champs Magnétiques !
JE FAIS LE SAUT PAR LA FENÊTRE
Faute de mieux, mes vers tournant
en rond,
Je fais le saut par la fenêtre.
Sur le pavé je rebondis,
comme le singe grammairien
dont on se moquait dans les revues textuelles,
naguère.
Faute de mieux, je fais le sot,
l’idiot inutile de la vieille métrique,
Métro, boulot dodo,
le dernier empaillé peut se voir dans une vitrine
du Museum d’Oxford (je crois).
Je crois en l’autre, je crois sans croix
et sans manière.
Je regarde par la fenêtre,
cet homme coupé en deux,
qu’affectionnait Breton.
Il aurait dû signer André.e.
LE REVOLVER AUX CHEVEUX BLANCS
LE REVOLVER AUX CHEVEUX BLANCS
Prétexte
À force de noter ses rêves, il ne savait plus s’il rêvait qu’il dormait,
ou s’il se réveillait d’un somme où il rêvait qu’il traversait le Pont des Arts, un livre d’octosyllabes sous le bras.
Je mets la chambre dans le feu.
C’est un rêve d’André Breton
Qui tire à vue depuis la Tour.
La Tour Saint Jacques. Échec et mat.
Seul sans ma belle il m’a tué,
le révolver aux cheveux blancs,*
il t’a tuée.
Poésie ne fait pas de vagues
Elle vogue de nuit en nuit
Sur la barque d’un Anonyme.
Fanal, feu latent, exercice,
Poème en rupture, brisures,
Que l’on recolle pièce à pièce.
Les mots viennent de toute part
Mais il faut les laisser passer
Ou bien les isoler en chambre
De décontamination.
En attendant qu’ils nous reviennent
Avec l’ache et le serpolet**
Silence sur la page noire.
Sans livre à portée j’ai du mal
Mais avec crayon et papier
Je trace pour les recréer
Des guirlandes de l’un à l’autre.
J’ai du mal sans papier stylo
Mais persiste la voix en tête
De tous mes poèmes adorés.
À la fin sans pouvoir me plaindre
Sans voix sans oreille et sans yeux
Je n’aurai alors pour survivre
Que les mots sur les lèvres
de ceux qui m’ont aimé.
*André Breton
** Paul Fort