SALE TEMPS POUR LES GRENADIERS





Sale temps pour grenadiers et voltigeurs de vers

Grenadiers ?

Ceux et celles qui dégoupillèrent la parole

sur les murs de Mai 68 :

Je suis un minoritaire né. Les plus forts, je suis contre.





Voltigeurs ?

De nos affects et de nos émotions, mises en mots,

mis en maux, avec tous les charmes voués à la forme.





Du vers ?

Toujours en mouvement,

si l’on ne veut pas qu’il nous étouffe,

mais jamais ignorant nos phares dans la nuit,

de Marot à Hugo, de Verlaine à Valéry.





Ainsi du sale temps je n’en ai cure

Et du vers je parcours son champ illimité.

(Oublions ces deux vers empreints de gravité)





Sous les pavés ma plage, de sable et de graviers,

Il n’y a pas d’avant-garde, il n’y a que des gens en retard.





italiques Jacques Réda, Romain Gary, anonyme Mai 68.


	

UN VERS VOLAGE





Un vers volage me poursuit

Mais que dis-tu ? Mais que lis-tu ?

Alcools qui zonent dans ma nuit

Mélange détonant de Proust

et de Guillaume Apollinaire





Et puis je me transforme en ver

Confondant cheville et chenille

Un vers à soie un vers pour toi





Son avenir est incertain

À moins que tu le fasses tien

POURQUOI CHERCHER MIDI À QUATORZE HEURES ?





POURQUOI CHERCHER MIDI À QUATORZE HEURES ?

Midi le juste y allume ses feux

Pourquoi chercher à voir les yeux fermés ?

Cansous vos poguetz ir por tot lo moun

(Chansons vous pouvez traduire le monde)





Pourquoi lire encor des vers inintelligibles

La lutte du déca et de l’alexandrin ?

Un courant d’air passe alors sur ma page

                Il touche à mes lignes





La mer est amère

Un cheval soudain s’y promène

Il hennit Nini

La perte du temps





Je me souviens que tu jouais Dolly

Cette pièce pour deux petites filles

Composée par celui qui par hasard

Naquit près de mon village natal

À l’accent rocailleux





                Un goût de cendres sur la langue

                                Je te dis Adieu





évocations Paul Valéry, un troubadour, Gabriel Fauré, Reverdy.

DES SIRÈNES À VAPEUR RAUQUES





L’œil voit l’image

L’oreille écoute le vers





Est-ce que ça te parle ?

En tout cas ça a de la gueule

Et puis c’est réversible





C’est l’excédent que produisent

des sirènes à vapeur rauques comme des huées





On est loin du marché bric à brac

de la poésie





L’œil voit le vers

et le rouge

L’oreille écoute l’image

du temps perdu

et retrouvé





Cette mer allée

avec le soleil





italiques

Blaise Cendrars (Pâques à New York) 1912

Arthur Rimbaud





JJD 28/09/2020

ATTENTION DANGER POÉSIE





Attention danger poésie :

la moindre crique est une mine

le moindre vers une explosion





Attention danger hérésie

dans le mythe d’une caverne

où le renne de Lascaux jaillit





Attention danger galaxie

voie lactée ô sœur lumineuse*

où nous puisons notre énergie





Attention danger poésie

où dieux et maîtres n’ont plus cours

mais les mille fleurs de poèmes

qui donnent sens à nos vies





Attention dansez poésie !





*Guillaume Apollinaire





AIMER ALLER ARTISAN ASTÉROÏDES AUJOURD’HUI BABELS EQUINOXE BIOGRAPHIE BLOG BOURRU CARNETS CHEMIN CHUTES COUTEAU  DANGER DÉDICACES DIABLE DORIO EFFLEURER ÉNIGME ESSAI EXIL FANTAISIE FÉTUS FRAGMENTS FRONT GAMMES GNANGNAN GRAINS GRATUIT HAÏKU  HOCHET MANIÈRES MARTIGUES MÉMOIRE MOINEAU MORT MYTHES NON-DIT   PAIX PALET PALIMPSESTE PARADIS PARADOXE PASSAGERS PASSER PASSEUR PENSER PHRASE POÈME POÉSIE POÈTE POINÇON POLYPHONIE PUCES QUE SAIS-JE RATÉ RÉALITÉ ROSIER SABLE SILENCIAIRE SOUFFLEUR SUJET TEMPS TRACES UTOPIE

AIMER L’UTOPIE

Jean Jacques Dorio

réécriture fin de l’été-automne 2020





première version en format A4

Encres Vives n° 399

on peut encore la lire

en la commandant pour 6,10 euros

à Encres Vives 2 Allée des Allobroges 31770 Colomiers