LA FORME POÈME

« Le poème que nous donne la poésie n’a pas de forme ni de contenu, il est la forme et le contenu » Jean-Marie Corbusier (Le journal des poètes)

La forme poème 
Une page blanche
la dicte
au stylo noir

L’enfant que j’étais
les recopiait
sur un cahier de poésies
leur faisait
des dessins coloriés
et les apprenait
par cœur

Le temps a passé
toute une vie
bientôt

et je continue
après la page blanche
une autre page blanche

celle-là est jaune
d’ailleurs

comme les Amours
d’un certain Tristan

La forme poème
Un mélange de vide
et d’entêtement

Martigues 14 décembre 2023

ET MOI ET MOI ET MOI

ET MOI ET MOI ET MOI Moi n’a aucun intérêt. Je l’affirme mais ne signe pas. Ce serait oublier, tous ces moi moi moi, que ma manie d’écrire, a fixés, années après années, en des carnets, cahiers, agendas. Autant de moi épinglés, comme l’on faisait jadis, des lucanes, scarabées, papillons, mouchettes et doriophores. Un jour, ils passeront à l’as. J’aurai quitté le lieu.  En attendant, j’écris. Livre de sable, grain grain des jours uniques et des mille et une nuits. J’écris entre mémoire et oubli, l’histoire d’une vie. Mais ceci est une autre histoire. Inachèvement (ajoutait le philosophe Paul Ricœur)

LA PAGE NE DOIT PAS ÊTRE DÉÇUE

passage éclair
hypnographies dorio 27/11/2016




LA PAGE NE DOIT PAS ÊTRE DÉÇUE DE TON PASSAGE ÉCLAIR

La nuit dormait je la réveille
D’un poème écrit il y a cinq ans

Cinq ans : un lustre
Non le luminaire suspendu au plafond
(Tire lui la queue
Il pondra des œufs)
Mais la période de cinq ans
Oubliée par la plupart des causeurs de langue française
depuis belle lurette

La nuit dormait je la remets
Sans trop insister sur les rails
D’un cahier d’écolier « Haute Ligne »

Cette page attendait se croyant abandonnée
J’espère qu’en la couvrant de mes signes
Je ne l’ai pas déçue



UN SONNET ENCOR UN





Un sonnet encor un que Person’ ne lira

Excepté celui qui l’écrit sur son cahier

De contes à dormir la nuit dans ses blancs draps

Un sonnet de Bibi ex-Villon ex-Yéyé





Un jeu mais pas que marronne le père Homère

Créateur de Personne Ulysse l’Inventif

Ah si tu me voyais faire ces vers Ô Mère

Tu te gratterais à coup sûr tes derniers tifs





Des sonnets de mémoire j’en connais un moulon

Moulins à vent des nuits conteuses d’insomnies

Mais çuilà que j’écris en large zé en long





Même s’il disparaît n’est dû qu’à mon génie

Sonnet je suis sonné mais pas tout à fait seul

Quand Poésie s’endort le corps dans son linceul





8/8/2021

un sonnet encor un

TU TE SOUVIENS DES TEXTES DE L’ENFANCE ?





– Tu te souviens des textes de l’enfance ?

– ?

– Ceux que comme tout apprenti tu as commencé

à laisser galoper innocemment sur la page.

– Ah ! Je ne saisissais pas ta question.

Mais aucun texticule original n’a sillonné

les pages d’un cahier d’imitation.

Je n’avais fils de cultivateurs aucun livre à l’entour

qui m’invitait à singer l’autre culture, la livresque.

– Et donc… ?

– Et donc mes premiers textes écrits  à main de plume (gauloise ou sergent major)

ce furent ceux recopiés sur mon cahier de « Récitations » :

la fable du Corbeau et du Renard, Automne d’Apollinaire,

et le Matin des Étrennes de Rimbaud.

– Ah ! maintenant ça me revient.

Et sur l’autre page on en faisait un dessin colorié.

-Toujours maladroit, mais comme une promesse

d’aurores futures.





Dialogues intérieurs II





Invitation à contribution

Nous survenons en quelque sorte, au beau milieu d’une conversation qui est déjà commencée et dans laquelle nous essayons de nous orienter afin de pouvoir à notre tour y apporter notre contribution.

Paul Ricœur

- Tu te souviens des textes de l'enfance?

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