UKRAIN’SPLEEN

J’ai (encore) rêvé de Poutine, crapaud grotesque qu’un enfant ukrainien, traînait au bout d’une ficelle.

J’ai rêvé de cette potiche qui écrase les villes et les enfants comme s’ils n’existaient pas.

J’ai rêvé de cette merde que son peuple adule (à la télévision).

J’ai (aussi) rêvé de l’Idéal , qui avalait le crapaud, la potiche, et nous faisait oublier, l’espace d’une minute, l’Ukrain’Spleen.

UN REMÈDE AU SPLEEN





Quand le ciel est trop lourd 
La peine trop profonde
Quand le fumier déversé par les news
Emplit de puanteur les écrans et les ondes
Parmi les chacals, les panthères, les lyces,
Dans la ménagerie infâme de leurs vices 1

À l’écart
Je fais silence et j’oublie mon blues

Je marche dans les bois
Je longe la plage où l’hiver
Nul ne bronze

Et plus tard
Le cœur apaisé
Je relis les yeux fermés
Les poèmes sans âge
Lyriques et anti-lyriques
Connus et inconnus
Avec ou sans virgules

Je relis des yeux, de la voix,
Les fleurs du mal, la chanson du mal-aimé,
J’embarque dans le bateau livre

La barque pleine à ras bord de mes livres dédicacés
Par celles et ceux qui font encor marcher de nos jours
La machine poétique
Et l’émotion créée 
Par l’espèce fabulatrice 2

Quand le ciel est trop lourd
Mon esprit se déleste
Flotte et chavire
Dans les mémoires vives
Ô mes navires !


1 Baudelaire 2 Nancy Huston

PETIT FORMAT PETIT PAYS









Petit format petit pays

De poésie que l’on déplie

Rimes volées aux souvenirs

Ou à un rêve chimérique

Qui te réveille te secoue

Et te laisse baba





Petit format petit pays

Tu te souviens de la chanson

La na céu bo é um estrela

La bonne étoile d’Évora

Cesaria la Capverdienne





Petit pays petit format

Un pays doux doué d’amour

Et menacé de solitude

Spleen que Baudelaire nomma

La courtoisie d’un troubadour

Un vers tissé d’incertitude

















hypnographie 4/8

LE SPLEEN DE PARIS





Je relis le Spleen de Paris

De l’énigmatique étranger

Apatride et sans amis

Haïssant l’or comme nous Dieu

Mais comme il aime les nuages

qui passent…tout est pardonné.





La neurasthénie et le spleen

Se sont évanouis depuis

Du moins leurs mots mais par leurs maux.

(Un vers je l’avoue trop facile)





Le poète avait sa fierté

Son orgueil face à la Nature

« Enchanteresse et sans pitié »

Ses fleurs du mal étant flétries

Il se lança dans cette prose

Ivre de sens renouvelés





Relisez le spleen de Paris

Ses invitations au voyage

Offert à la sœur d’élection

Ses tulipes noires et ses dahlias bleus !