En ce monde étiré,
parcouru en tous sens, volubile et affairiste,
la poésie survit, langue
de sable, déploration surannée, etc.
Gaston Puel
I
La poésie n’a pas de prix
Elle se donne pour rien
hors des marchands
des cuistres et des théoriciens
qui se font mousser
avec les mots des insurgés
II
La poésie n’a pas de prix
C’est un peu d’air qui est passé
sur cette colline sur cette rue
ce ru de figures invisibles
qui bouillonnent
moitié pierre moitié écume
III
La poésie n’a pas de prix
Trésor caché des nuits
Elle lève ses barricades
mystérieuses
au carrefour des rêves
et des réalités
IV
La poésie n’a pas de prix
inadaptée à ses marchés
où ceux qui inscrivent « poète »
sur leur carte d’identité plastifiée
troquent l’or du temps
pour leur petite monnaie de signes
V
Innocente dérangeante pauvre et sans prix
Poésie n’est pas un nom facile à porter
Elle est pourtant – toujours – l’humaine mesure
Un cami compartit Un chemin partagé
Qui relie maille après maille ses lecteurs dispersés
Joie et douleur mêlées dans un simple poème
Qui ne fait que passer