POUR DESSILLER NOTRE HISTOIRE

Comment reconnaître au matin Sur la carte ce pays brun Retrouvons au vif de mémoire Nos lunettes des lendemains Pour dessiller notre histoire
Pour dessiller notre Histoire Retirons un à un les fils noirs Qui tissent les théories funestes des Nationaux Populistes
No R.N.
Préservez moi de toute haine Ne faites point de moi cet homme de haine Pour qui je n’ai que haine
No Air Haine
De grâce écartez la nuit brune pour nos nuits claires Où nous nous retrempons dans les eaux de source de notre devise républicaine
Liberté Égalité Fraternité

JJ Dorio italiques Jacqueline Saint-Jean Aimé  Césaire
Martigues 3 juillet 2024

TRAVAIL EN COURS

LE LIVRE D’UNE VIE D’ÉCRITURE
COMME UNE AUTOBIOGRAPHIE
EN MILLE ET UN FRAGMENTS

COMME UNE AUTOBIOGRAPHIE J’ai écrit par petites touches une sorte d’autoportrait kaléidoscopique marqué par la fragmentation et l’inachèvement, le tout dans une certaine continuité, celle d’une vie où l’écriture a pris une place sans doute démesurée. JJD
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OU BIEN OU BIEN J’ai écrit au lit ce livre des mille et une nuits, après la mort si injuste de ma Shéhérazade, pressé par la nécessité de laisser place à l’histoire d’une vie ordinaire que l’écriture parfois contrarie et d’autres fois irradie. JJD
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ET ENFIN J’ai écrit ces mille et un fragments pour essayer de m’éloigner de celui que je connais trop bien…comme si je l’avais fait. JJD

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L’ÉCRIT ÇA ARRIVE COMME LE VENT, c’est nu, c’est de l’encre, c’est l’écrit, et ça passe comme rien d’autre ne passe dans la vie, rien de plus, sauf elle, la vie. Marguerite Duras
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UN LIVRE N’EST PAS UNE VIE, mais au moins laisserai-je derrière moi, dans un territoire, d’un atelier à l’autre, un sillage multiple, zigzaguant, que le temps ne manquera pas d’effacer, quand il lui plaira. Mais qu’il attende un peu. Je travaille encore. Jean-Claude Carrière Ateliers

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LA VIE RESSEMBLE PARFOIS À UN PUZZLE DE MILLE PIÈCES dont il manquerait des morceaux sans qu’on sache exactement lesquels. Olivier Chantraine Un élément perturbateur
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QUI SOMMES-NOUS ? qu’est chacun de nous, sinon une combinaison d’expériences, d’informations, de lectures de rêveries ? Chaque vie est une encyclopédie, une bibliothèque, un inventaire d’objets, un échantillonnage de styles, où tout peut se mêler et se réorganiser de toutes les manières possibles. Italo Calvino
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LE TRAVAIL DU TEMPS est ce qui fait qu’on s’absente de soi
Jusqu’à l’ultime absence
Il est altération
Il est l’Autre qui s’insinue dans la place du Même
François Hartog

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Sous l’histoire, la mémoire et l’oubli
Sous la mémoire et l’oubli, la vie,
Mais écrire la vie est une autre histoire,
Inachèvement.

Paul Ricœur



ET MOI ET MOI ET MOI

ET MOI ET MOI ET MOI Moi n’a aucun intérêt. Je l’affirme mais ne signe pas. Ce serait oublier, tous ces moi moi moi, que ma manie d’écrire, a fixés, années après années, en des carnets, cahiers, agendas. Autant de moi épinglés, comme l’on faisait jadis, des lucanes, scarabées, papillons, mouchettes et doriophores. Un jour, ils passeront à l’as. J’aurai quitté le lieu.  En attendant, j’écris. Livre de sable, grain grain des jours uniques et des mille et une nuits. J’écris entre mémoire et oubli, l’histoire d’une vie. Mais ceci est une autre histoire. Inachèvement (ajoutait le philosophe Paul Ricœur)

L’ŒUVRE POUSSE TIRÉE PAR LES CHEVEUX

Maître et disciple
Disciple et maître
L’œuvre pousse
Tirée par les cheveux

Pousse droite comme un chêne
Ou penchée comme un pin
Elle s’élance, oui,
À la façon des arbres
Qui cachent la forêt

La forêt des symboles
Chante le maître
Des Correspondances


Le Beau Lailère
Dit le disciple
Maniant l’oxymore
Et la moquerie

Puis tout disparaît
Feuilles et feuillets se dispersent
Ainsi de toi qui as lu
Cette histoire
Tirée par les cheveux





LE POÈTE L’HISTRION & L’HISTORIEN





Ce m’est douleur dolente et dure
Rutebeuf

Ce m’est doux leurre
Amorce d’une fausse complainte
D’un Enfer imaginé par Dante
Nella citá dolente 

« Vous qui rime me demandez »
Ce n’est pas l’heure de se lamenter
À l’exemple de Job « raillé par sa femme »
Dans un tableau de Georges de la Tour

Ce m’est doux leurre
De broder ces aimables détours
Dans une France rance et moisie
Par l’horrible Zémour

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Complément 

Non l’histrion n’aura pas le dernier mot
"L’historien n’en veut pas de ce dernier mot :
Il est là pour restituer à ces vivants d’hier l’indétermination de leur être,
la plasticité de leur temps, l’ouverture de leur avenir.
Loin de sceller les sépulcres ou d’apposer les sceaux de la fatalité,
L’HISTOIRE EST UNE ÉCOLE D’AVENIR."

Johann Chapoutot
Que sais-je ? 
Les 100 mots de l’Histoire