Le plus beau lieu du monde
est là dans mon poème,
dans cette forme ronde,
manège de soi-même,
dont le cogito vagabonde
de ligne en ligne
de vers en vers,
dans ce que j’imagine
chez Nerval ou Prévert.
Je suis le desdichado,
Je suis comme je suis,
Je suis ce que je pense,
Ce nom qui me transcende,
Dans tous les lieux où je fus,
l’espace et le temps d’un poème,
Je suis cette personne autre,
Cet étrange étranger,
Habitant cette langue « fraîchissante et rose »*,
Du plus beau lieu du monde.
*Marcel Proust