LA CORNE DE LA GUERRE

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La corne de la guerre ne doit pas interdire

Dans la zone de paix l’imaginaire du scribe

Du peintre du chanteur de lied ou de ballade

Je pense donc je suis ? Non Je suis donc je balade

Dans la vie des pensées qui peignent le passage

Ce n’est pas moi c’est moi Soi-même c’est cet autre

En mouvements subtils qui affirme et qui nie

La vie est mouvement mais aussi permanence

Maintien d’une recherche d’une vie belle et bonne

Avec et pour les autres en liberté en paix

ALLO C’EST UN POÈME

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Maintenant j’oublie tout le beau le laid et l’eau

Le lot tour de Babel et tours de Manhattan

J’oublie le mal-aimé et que maman attend

De son fils bien-aimé le coup de fil Allo

Allo il y a le feu Allo tout va très bien

Allo c’est un poème la voix vient de très loin

C’est la voie intérieure qui est tombée à l’eau

Nos sociétés sont sourdes comme des pots fêlés

Réel Imaginaire ne sont plus reliés

QUAND LES MOTS DÉBORDENT

MOTS

Les mots débordent 
Je les retiens
Les mots du bord 
Qui crient détresse
Je les contiens 
Les hache-menu 
Trois feuillets par nuit 
Trois poignées de sable

Pour ce dictionnaire à part moi
Où l’imaginaire 
Sans fuir dans les mots faciles 
S’efforce de tenir tête au réel 


https://www.leseditionsdunet.com/livre/un-dictionnaire-part-moi

L’ART DES DIGRESSIONS





hypnographie 3/8




On n’en finit pas de remplir des carnets

Où l’art des digressions nous fait marner

Passer de bourrasque à bonace

De sournois et retors à bonasse





On n’en finit pas d’épucer ses dictionnaires

De rimes de synonymes d’antonymes

De mots d’argot de poissonnières

De pages où l’on décline ses hétéronymes





On n’en finit pas de passer pompons les carillons

Depuis la cour d’école des farandoles

Ouverte aux filles et aux garçons

Jusqu’aux derniers adieux

Après la grande cabriole





On n’en finit pas on n’en finit plus

Plume qui passe douant d’imaginaire

Ce corps de nuit traversé de soleils

Et de vers écrits sur des livres

Ou laissés comme ici

En suspens


	

CAHIER DE PLAGE un 15 août

espontaneo 15/08/2020 midi




CAHIER DE PLAGE

J’ai sous les yeux une page d’un livre célèbre dans le monde entier. Je la lis par intermittence, et quand je lève les yeux, j’ai devant moi, une mer d’huile, ses bateaux, ses gens et sa rumeur, ce 15août 2020.

Toit tranquille, mais à la place des focs, vus et imaginés sous forme de colombes par le poète du Cimetière marin, ce sont les lourds et grands bateaux, porteurs d’or noir, de gaz ou de minerais, qui à l’arrêt, attendent leur tour pour un transvasement, dans la rade de Fos ou celle de Lavéra Martigues.

Des familles s’installent, derrière moi, près des rochers ; ils déballent ce qui sera leur repas de midi, avec le petit réchaud pour la cuisson.

Retour au livre dont l’auteur, un brin confondu avec le narrateur, veulent me persuader que les personnages sur la page et leurs émotions, les paysages et leur description, exercent sur sa pensée, une bien plus grande influence, que les personnes autour de lui et le jardin, où il fait dans le ravissement ses lectures d’été.

-Non, non, répètent les vagues qui me lèchent les pieds et me transportent ailleurs ; sur cette presqu’île de Goajira, par exemple, dont les plages immenses et sans personne, tutoient les dieux.