Emploi du temps des nuits où nous veillons solitaires
Chacun et chacune ruminant devant les nouvelles du monde
Les collectes de phrases
Les phares noirs des calligraphes
Les encres et les couleurs sur toile
Les musiques et leurs partitions alimentant la matière de nos rêves
Emploi du temps à travers ce temps présent
Où le public culturel (dont on nous bassine les oreilles)
Est coupé de la voie des poètes
Ces « inconnus célèbres »qui vont et viennent
Essayant de déchiffrer les plaintes et les joies
Des voix des médias et des rues
Et qui n’oublient l’inflexion des voix qui se sont tues
Cherchant inlassablement dans le plus grand silence
Ce qui, impossible de dire en paroles,
Doit passer par l’écrit
Emploi du temps en attente
À l’écoute à l’écart
Où nous puisons notre énergie
Dans ce cocon de mots
Qui font nos manuscrits
Toujours inachevés
Ondulations arborescences
Brouillons épars
Sans repentirs ni ratures
Et tout le reste est littérature



