TRAIN TRAIN DE NUIT

manuscrit tout chaud ma poétique est-ce du toc ?




TRAIN-TRAIN DE NUIT





toctoc toctoc

est-ce du toc ?

ou bien le rythme

d’un train de nuit





je tiens la rime

que brise le soc

d’une charrue

qui va et vient

sur cette page





plage de nuit

pour conjurer

mes insomnies





tictic trip tique

et se dérobe





ma poétique

comme dit l’Autre

ce n’est pas « Je »





est-ce du jeu ?





29/09/2020

4h24

RUMEURS DE PLAGE

écrit sur la plage
Rien de facile, et pourtant écrit dans ce paysage sans limites,
la plage, avec l'aide de la rumeur de la mer et le cri des enfants,
ivres de liberté.
Si une hirondelle de mer, une sterne au vol étourdi, passe et se
mêle à la polyphonie, à ciel ouvert, c'est un moment heureux,
avec ce monde-là qui se révèle à qui veut bien l'écouter.
Naturellement, il faut pour en jouir, avoir dit Non, résolument, 
aux pratiques que l'on voit proliférer autour de soi :
mots croisés, mot fléchés, et des plus grands maux, cette cap-
tation, l'œil rivé, un doigt glissant sur le portable, l'insupportable, 
comme l'avait baptisé à son apparition, mon ami ethnologue.
Cependant, lire "poètes et prosateurs", comme on disait jadis,
mais à petites doses, et en levant les yeux, ajoute au plaisir, 
et peut aussi le contrarier quelque peu...
Rien de facile, mais en attendant, nager insolemment, et oublier
nos infinis...
Un dictionnaire à part moi
17/08/2020

CAHIER DE PLAGE un 15 août

espontaneo 15/08/2020 midi




CAHIER DE PLAGE

J’ai sous les yeux une page d’un livre célèbre dans le monde entier. Je la lis par intermittence, et quand je lève les yeux, j’ai devant moi, une mer d’huile, ses bateaux, ses gens et sa rumeur, ce 15août 2020.

Toit tranquille, mais à la place des focs, vus et imaginés sous forme de colombes par le poète du Cimetière marin, ce sont les lourds et grands bateaux, porteurs d’or noir, de gaz ou de minerais, qui à l’arrêt, attendent leur tour pour un transvasement, dans la rade de Fos ou celle de Lavéra Martigues.

Des familles s’installent, derrière moi, près des rochers ; ils déballent ce qui sera leur repas de midi, avec le petit réchaud pour la cuisson.

Retour au livre dont l’auteur, un brin confondu avec le narrateur, veulent me persuader que les personnages sur la page et leurs émotions, les paysages et leur description, exercent sur sa pensée, une bien plus grande influence, que les personnes autour de lui et le jardin, où il fait dans le ravissement ses lectures d’été.

-Non, non, répètent les vagues qui me lèchent les pieds et me transportent ailleurs ; sur cette presqu’île de Goajira, par exemple, dont les plages immenses et sans personne, tutoient les dieux.

POST 07/05/2020





IL EST INTERDIT D’INTERDIRE





Fougère de mai Fou j’erre

Dans les signes d’une nuit

Toujours amoureuse du Grand Mai





La marquise de la Révolution

N’est toujours pas sortie

A las cinco de la tarde

Elle a négligé l’invitation

De l’architecte du cimetière marin

« La Honte est un grand sujet »

signé P.V.





Pavés Pas vrai ?

Pour la première fois de leur histoire

Les plages sont interdites

À nos pas à nos pieds

Alexandrins ou décasyllabiques

Sous peine de pévés





Idem pour les bois et les prés

Où il est interdit de promener

Dans la verte campagne

où je suis né





Mais tout n’est pas perdu

Dit en off Godard

le plus zinzin des Suisses prochinois

qui ne croit pas au Corona





Il y a toujours moyen

D’inventer une autre police

Que la covid 19





Une police collective

D’individus errants

Libérés du Cogito

Et toujours en mouvement





Il y a des poètes partout

Dans les fougères et les vignes

Des marges et des clandestins

Clandestino clandestino

7 mai 2020
9h35
prémices des grappes de raisin
et vue sur le rosier
et l’olivier
ceux qui « s’abandonnent saisis à l’essence de toutes choses »
Aimé Césaire