JOUR ULTIME DEUX MIL VINGT





Voilà là

Jour ultime

De l’année

Mes derniers

Trisyllabes





Saint Sylvestre

Ma sœur Anne

En allée

Ses chansons

À l’oreille

Et sa voix

Nuit sans fin





Le Covid

A tué

Des millions

De pauvr’s gens

Des artistes

Des curés

Des obèses

Foutriquets





Moi Reclus

Je connais

J’ai écrit

Fait mes contes

Rangements

De mes livres

« Dictionnaire

À part soi »





Le vaccin

Va sauver

Les humains

Et leur monde

De souffrances

Fleurs du Mal

Spleen et blues





Mais aussi

Sous les larmes

La beauté

De Nature

L’émotion

Et la dette

Des vivants

À leurs morts





Cette année

La nouvelle

Sera belle





31/12/2020

9h40

J’ÉCRIS À L’OREILLE





J’écris à l’oreille

C’est quelque fois nu

Et quelquefois rude





Nu comme les Sauvages

Que Montaigne admirait

Rude comme la Marseillaise

Qu’un sang impur

Fait couler dans les gosiers

Des sportifs et des mirlitaires

Mirliton tonton

Mirlitaine tontaine





J’écris à l’oreille

De sang et de neige

Les jeux de luges à Central Park

S’affichent sur mon smartphone

-Regarde pap’ ! s’écrie ma fille

en plein soleil

alors qu’ici c’est la nuit noire





On dirait une scène de Bruegel l’Ancien

C’est juste une autre manière

d’oublier le Covid

Central Park 18/12/2020

SURVIVANT AU COVID





Survivant au  covid

Je reprendrai la route
Vers quelque Atlantide

              Secrète –on s’en doute

          

Mais pour l’instant je suis

une à une mes lignes

Je les fais les grafigne

pour savoir qui je suis





« Savoir » ? un bien grand mot

C’est plutôt de pouvoir

qu’il s’agit sur la page

d’un blanc tirant le noir





Ce soir c’est rythmes et rimes

qui s’offrent à mon regard

Le Corps mis en abyme

L’Esprit loin du chambard

du raffut du raout

qu’entraîne le covid





En retrait et candide

Résolu – on s’en doute

Je reprendrai la route





07/12/2020

SANS NOM D’AUTEUR SANS TITRE





Pas de nom d’auteur

Pas de titre

Mais des lignes qui parlent

D’une certaine voix





De la voie

Du souffle de l’alphabet

Rue de l’épée de Bois





De Personne

Et de son masque

Sur la scène d’un théâtre

De Covid tête de mort





De la modestie de cette main

Qui écrit sans raison

Comme le lecteur anonyme

Qui passe

Ou s’arrête perplexe





Le rouge au front

MAIS DES LIGNES QUI PARLENT d’une certaine voix

COVID OU CORONA MOI JE LIS FANTÔMAS









Covid ou Corona le temps est à l’angoisse

Dans les bars plus un chat et dans les rues on s’masque

Opération survie moi je lis Lao Tseu

Plus on va loin moins on connaît

C’est le moment de pas bouger





Corona ou Covid je chine dans mon grenier

Mes Fantômas surgissent dans le silence

Robert le Diable allonge son ombre immense

Fantômas qui êtes aux cieux

Sauvez la poésie





Covid ou Corona moi je prends la tangente

dans les livres secrets que rien ne décourage

Je lis et fais ces vers mâchés

Par mille ans de poésie françoise

D’équerre ou de guingois





Ils passent…Nul ne les voit





citation Fantômas Ernst Moerman (1933)