Oh ! l’automne l’automne a fait mourir l’été
Guillaume Apollinaire
Je pense donc je suis n’est pas ma tasse de thé
Je pense au petit café où nous avions rendez-vous
Je pense au jukebox et au citron pressé
Je pense à nos têtes qui tournaient
Aux sons de mon manège à moi
Je pense aux flonflons de la fête
Et aux toiles de Manet
Je pense aux froufrous de ta robe soie
Ce 22 septembre où pour toi je chantonne
Cette chanson d’amour et de fidélité
sur mon cahier d’écolier un dessin du 27 mars 1972
Dans ma poche il y a de petits morceaux d’argile de la Goajira Une indienne au visage peint en noir nous fit ces petites formes à tête d’oiseau Sans mains sans pieds Mais avec une assise callipyge
Il y a aussi ces fragments d’os de seiche recueillis sur notre plage de Fos que j’ai recouverts de signes que tu appelais mes chinoiseries et que j’ai baptisées hypnographies
Il y a tes dernières paroles que tu m’écrivis les yeux humides sur le canapé un matin de ce printemps maudit
Il y a tout ce que je suis en train de rassembler pour te reconstruire Et qui m’échappe à jamais
Dans ma poche Sur ma page Dans ma tête ouverte à tous les sens Et qui brise les cadres de ce pauvre petit texte Sans voix Sans toi
Une entrée sur 222 d’un dictionnaire à part moi
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